César 2020 : nominations, manifestations et démission, une 45e cérémonie sous haute tension César: L’équipe du film “J’accuse” de Roman Polanski, dont Jean Dujardin, renonce à participer à la cérémonie
Écrit par Jonathan PIRIOU sur février 28, 2020
Manifestations féministes, fronde contre les douze nominations pour J’accuse de Roman Polanski, démission de la direction de l’Académie… Autant de sujets qui fâchent et mettent la 45e cérémonie des César sous tension, dans un climat inédit. Comment en est-on arrivé là et quelles en sont les conséquences pour l’organisation de la soirée ?
Une nouvelle direction des César
A deux jours de la cérémonie des César, la productrice Margaret Menegoz a été nommée mercredi 26 février présidente de l’Association pour la promotion du cinéma qui organise les César, dans l’attente d’une assemblée générale extraordinaire qui aura lieu le 20 avril.
Le message en lettres rouges et noires “Violanski les César de la honte” surplombe le siège de l’Académie des César, dans le 15e arrondissement de Paris. Des messages de la même teneur ont également été collés en face de la salle Pleyel, où est annoncée une manifestation féministe en prélude de la cérémonie, devant le tapis rouge.
Les origines de la crise
Les “hostilités” avaient commencé le 13 janvier 2020, lors du traditionnel Dîner des Révélations. On y apprend que le président de l’Académie des César Alain Terzian a refusé la présence de l’écrivaine Virginie Despentes et de la réalisatrice Claire Denis qui devaient marrainer deux jeunes espoirs.
Cédric Klapisch, Michel Hazanavicius, Jacques Audiard, Robin Campillo, Laurent Lafitte, Louis Garrel, Golshifteh Farahani et Marina Foïs dénoncent de concert “le malaise” que suscitent ces évictions stigmatisant le manque de parité dans l’Académie.
Démission collective
L’Académie va opérer une révolution culturelle pour atteindre la parité, un vrai 50/50, annonce Alain Terzian. Ça ne suffira pas à éteindre l’incendie. Le lendemain, quelque 200 personnalités du cinéma français dont Omar Sy, Bertrand Tavernier, Céline Sciamma ou Marina Foïs, réclament dans une tribune publiée dans Le Monde une “réforme en profondeur” de l’Académie des César. Leurs reproches principaux : des “dysfonctionnements“, une “opacité des comptes” et des statuts qui “n’ont pas évolué depuis très longtemps” et reposent encore et toujours sur “la cooptation“