Ces Russes qui fuient la mobilisation annoncée par Poutine
Écrit par Jonathan PIRIOU sur septembre 22, 2022
Exil, manifestations… L’appel à la mobilisation partielle en Russie suscite de vives réactions. Mercredi 21 septembre, Vladimir Poutine a annoncé le recrutement de 300.000 réservistes pour gonfler les rangs des forcées armées russes en Ukraine. Alors que la guerre entre dans son huitième mois, l’allocution du président russe a provoqué une vague de départs, qui se traduit par d’interminables files de voiture à la frontière avec la Géorgie.
Pour éviter d’être appelés par l’armée, des Russes ont en effet choisi de partir par la route. D’autres ont préféré prendre l’avion, comme Nikolaï, qui s’apprête à quitter la Russie pour l’Arménie et témoigne dans le reportage du 13H de TF1 en tête de cet article : “Mon voyage n’était pas prévu. J’ai 17 ans et je n’ai pas reçu d’ordre de mobilisation. J’ai fait des études en ligne et je ne suis pas sûr de ne pas être mobilisable, alors nous sommes partis”, relate ce jeune Russe. Les sites des compagnies aériennes connaissent d’ailleurs une forte hausse de leur fréquentation : mercredi, les vols affichaient complet au départ de Moscou à destination de l’étranger ou de villes russes proches des frontières,
Des Russes prêts à se faire “casser un bras” ?
L’annonce de la mobilisation militaire partielle a entraîné une augmentation des recherches sur Google. De nombreux internautes russes auraient notamment tapé les mots-clés “se casser un bras”, cette requête connaissant un pic après l’allocution de Vladimir Poutine, selon l’application Google Trends. En effet, être incapable de porter une arme empêche d’être envoyé au front. Au total, 25 millions des Russes seraient mobilisables dans la guerre en Ukraine, d’après le ministère de la Défense russe.Parmi ceux qui n’ont pas quitté le pays, certains ont décidé d’aller manifester. C’est le cas à Saint-Pétersbourg. “Je suis venue ici parce que mon petit ami et mon père sont éligibles à la mobilisation en raison de leur âge”, témoigne Anastasia, chorégraphe, au micro de TF1. Au cours des rassemblements qui se sont tenus ces dernières heures dans une trentaine de villes russes, au moins 1 300 personnes ont été interpellées.