Cazeneuve : “Il n’y a en Corse de place ni pour la violence ni pour le racisme”
Écrit par Jonathan PIRIOU sur décembre 30, 2015
Le ministre a rencontré les pompiers, les forces de l'ordre et les habitants du quartier des Jardins de l'empereur, à qui il a promis des renforts policiers.En Corse, Bernard Cazeneuve a réaffirmé l'autorité de l'État, tout comme Manuel Valls dans un entretien ce mardi au Parisien . Le ministre de l'Intérieur s'est entretenu avec les pompiers et les forces de l'ordre ainsi qu'avec les habitants du quartier des Jardins de l'empereur, théâtre de violences suivies de débordements racistes depuis Noël. « Il n'y a en Corse de place ni pour la violence ni pour le racisme. Et je suis convaincu que c'est là la volonté de l'ensemble de ceux qui vivent en Corse », a déclaré le ministre en arpentant un terrain de sport de ce quartier populaire.
« C'est la volonté des élus de Corse qui, dans la multiplicité de leurs sensibilités, se sont exprimés de façon extrêmement claire, extrêmement nette et de façon absolument responsable pour condamner ces actes, ce dont je veux les remercier ici à Ajaccio », a ajouté le ministre. Accompagné de plusieurs responsables politiques et administratifs de l'île, notamment le préfet de Corse Christophe Mirmand, le procureur d'Ajaccio Éric Bouillard et le maire de la ville Laurent Marchangeli (LR), Bernard Cazeneuve s'est d'abord rendu à la caserne des pompiers agressés le soir de Noël dans un quartier populaire. Il y a salué les quatre fonctionnaires présents dans le camion d'intervention le soir des faits.
La sécurité sera renforcée « dans les tout prochains jours » à Ajaccio dans le quartier des Jardins de l'Empereur, a également annoncé le ministre de l'Intérieur. « Des habitants du quartier des Jardins de l'Empereur (…) ont exprimé une demande accrue de sécurité. Cette demande est entendue par l'État qui renforcera encore, dans les jours à venir, un plan d'action spécifique au quartier », a -t-il précisé, ajoutant que le plan prévoit notamment une augmentation de la présence policière.
« Guet-apens »
Le ministre a ensuite défendu lors d'un discours à la préfecture de Corse « l'unité de la République » et la « riche singularité » de la Corse. « L'État doit incarner et faire respecter l'unité de la République, tout en prenant en compte la riche singularité de votre île », a-t-il déclaré, regrettant que « l'image de la Corse ait pu être ternie » par les récents incidents et souhaitant que l'île reste « une terre de fraternité et de respect ».
Sa venue survient six jours après les violences qui ont éclaté le 24 décembre dans ce quartier populaire. Deux pompiers et un policier ont été agressés lors d'une embuscade durant la nuit de Noël, provoquant dans les jours suivants des manifestations racistes et le saccage d'une salle de prière musulmane. Depuis les premières violences l'après-midi du 24 (une école saccagée, des incendies de palette…) et le « guet-apens » tendu aux pompiers la nuit de Noël, le quartier populaire des Jardins de l'empereur a été le théâtre de plusieurs manifestations au cours desquelles ont été proférés des slogans racistes tels que « Arabi fora » (les Arabes dehors). Mardi, deux hommes soupçonnés d'être impliqués dans des violences du soir de Noël ont été entendus par un juge, mais ils ne sont pas à ce stade directement reliés à l'agression des pompiers.