Brexit : les indécis et la participation, clés du vote

Sortir ou rester dans l'UE ? Les sondages réalisés avant et après l'assassinat de Jo Cox donnent les deux camps à égalité.C’est reparti. La trêve qui a suivi l’assassinat jeudi dernier de la députée Jo Cox s’est achevée dimanche. Les larmes ne sont pas séchées, le sentiment de choc est toujours aussi vif et les hommages, innombrables, se poursuivent, mais la campagne a repris. Parce que dans quatre jours, jeudi, le Royaume-Uni prendra une décision cruciale pour son avenir. Et ce choix, rester ou pas au sein de l’Union européenne, aura des conséquences profondes tant pour le pays que pour l’Europe.

La semaine dernière, un net glissement vers le camp du «Leave», en faveur d’une sortie de l’UE, s’était fait sentir. Les derniers sondages, publiés dimanche dans la nuit, replacent pourtant les deux camps à l’équilibre parfait. La moyenne des six derniers sondages, réalisés entre le 10 et le 18 juin, soit avant et après l’assassinat de Jo Cox, donne une égalité parfaite entre les deux camps, à 50% chacun. Il est encore impossible de déterminer si ce retour à l’équilibre a un lien avec la mort tragique de Jo Cox, tuée par un individu dont les liens avec des mouvances fascistes sont de plus en plus clairs.

Brexit et Remain, «un choix existentiel»

Le résultat du référendum sera donc déterminé par deux facteurs : le taux de participation et les indécis, qui représentent encore un cinquième des quelque 45 millions d’électeurs. Le taux de participation pourrait être particulièrement élevé, si l’on en croit notamment la ruée de dernière minute des inscriptions sur les registres électoraux. Le camp du «Remain» espère que ces inscrits de dernière minute sont des jeunes, dans une large majorité en faveur du maintien au sein de l’UE. Les personnes âgées, qui ont tendance à se déplacer plus volontiers vers les urnes, sont plutôt en faveur d’une sortie de l’UE. Outre les indécis, il existe une frange dans chaque camp d’électeurs «fluctuants», qui un jour penchent en faveur du Brexit (contraction de Britain et exit, sortie) et le lendemain, en faveur du Remain (rester). 
L’histoire des référendums montre que dans les derniers jours avant le scrutin, la tendance glisse vers le statu-quo, la situation connue, ici le maintien au sein de l’UE. C’est ce qui s’était passé notamment en Ecosse, lors du référendum sur l’indépendance en septembre 2014. Sauf que, pour ce référendum spécifique, les personnes âgées avaient en majorité voté pour le statu-quo, c’est à dire non à l’indépendance. Dans le cas du référendum sur l’Union européenne, les électeurs les plus âgés ont tendance à pencher vers la situation «nouvelle», à savoir un Brexit.
Les derniers jours de campagne vont être cruciaux. Mais son ton a indéniablement changé. Les premières déclarations des politiques, ce dimanche pour la reprise de la campagne, étaient plutôt mesurées par rapport aux dernières semaines. 
Dans une interview au Sunday Telegraph, le Premier ministre, David Cameron, a souligné que, le 23 juin, le Royaume-Uni fera face à un«choix existentiel» sur lequel il sera «impossible de revenir