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Blur: un premier concert intime après 12 ans de silence discographique

Écrit par sur mars 21, 2015

Un mois avant la sortie de son album, Blur le dévoilait hier lors d’un concert intime donné pour les fans, dans un petit club londonien. On y était, on vous raconte.

Il y a quelques années, Blur, pour la promotion d’un coffret regroupant tous les morceaux de son histoire, dévoilait deux titres inédits lors d’un concert sur le toit du label de Damon Albarn, à Londres. Un des morceaux se nommait Under The Westway. Soit « sous le périph londonien ». Sous le périph londonien, sous le Westway donc, c’est exactement là que Blur a donné rendez-vous à ses fans hier, pour leur présenter The Magic Whip, album attendu pour le 27 avril qui mettra un terme à douze ans de silence discographique- Think Tank, le dernier disque du groupe date de 2003.

Nous voilà donc partis, par une belle après-midi printanière, vers les hauteurs de Notting Hill. A quelques encablures de la station Ladbroke Grove, non loin de la célèbre Portobello Road, le petit club Mode, niché sous le périphérique donc, accueille deux centaines de privilégiés. Il y a là des fans et des journalistes, voire souvent les deux à la fois. La salle est petite et, logiquement, bondée. Un quatuor à cordes et une chorale gospel ont même dû s’installer au balcon de part et d’autre de la scène, faute de place. Cà et là, on repère des vieux t-shirts de Blur. Le fan de Blur n’a plus vingt ans, mais l’excitation est intacte et lorsque le groupe monte sur la petite scène du club, le public est partagé entre l’impatience de découvrir le nouveau disque et la joie de retrouver ses vieux héros.

La majorité des gens du public découvrent le disque en direct

L’expression a beau être galvaudée : le groupe n’a pas pris une ride. Graham Coxon, qui a eu la bonne idée de monter sur scène vêtu d’un pantalon bleu de travail couvert de taches de peinture, a la même bouille fragile qu’il y a vingt ans, les mêmes lunettes. Alex James, plus élancé que jamais et tout de noir vêtu, joue les dandys à la basse et même le batteur Dave Rowntree a ressorti l’inusable polo Fred Perry. Quant à Damon Albarn, il a suffisamment fait l’actualité musicale ces dernières années (album solo, Gorillaz, The Good The Bad and The Queen…) pour qu’on ait la sensation de ne jamais l’avoir vraiment quitté, d’avoir vieilli avec lui.

Blur joue, dans l’ordre, les douze morceaux de The Magic Whip. Si l’histoire a souvent montré la difficulté de l’exercice- la majorité des gens du public découvrent le disque en direct-, Blur s’en sort haut la main en ressortant du tiroir tous ses atouts scénographiques : Albarn, en performer chevronné, s’amuse à jetter de l’eau sur les premiers rangs, hurle dans son micro, prend la pose… Parfaitement à l’aise dans son costume de chef d’orchestre, il laisse aussi la place à ses coéquipiers, lesquels se comportent sur scène comme s’ils n’avaient jamais cessé de tourner ensemble. Rowntree mouline dans son coin, James se dandine sous l’œil amusé des caméras tandis que Coxon martyrise son historique Telecaster, jouant fort, vraiment fort. L’ambiance entre les quatre musiciens est cordiale : on ne se tape pas dans le dos mais on s’envoie quelques sourires discrets.

Retrouvant les « lalalalalala » d’hier, les fans ont à nouveau vingt ans

Les morceaux se suivent et ne se ressemblent pas. Au contraire, The Magic Whip semble condenser plusieurs époques du groupe, voire plusieurs projets de ses membres. La ballade My Terracotta Heart, ainsi, n’aurait pas détonné sur l’album The Great Escape. Le déjà classique Go Out, repris en chœur par le public, confirme son efficacité sur scène. “C’est un album inspiré par la ville de Hong Kong, pas seulement en tant que ville, mais aussi pour la portée métaphysique de l’endroit“, explique Damon Albarn dans une de ses seules déclarations, avant d’enchaîner sur un titre inspiré d’un pays où la métaphysique n’est probablement pas au cœur du quotidien- Pyongyang.

On entend également There are too many of us, morceau à cordes que le groupe a dévoilé quelques heures plus tôt sur le net. Court et efficace, le set, qui sera retransmis sur youtube le 25 mars, s’achève sur une reprise, tout de même, d’un ancien morceau de Blur, Trouble in The Message Center, extrait de Parklife. Et puisqu’il est question de Magic Whip, la magie opère alors vraiment : retrouvant les « lalalalalala » d’hier, les fans ont à nouveau vingt ans.

Source : http://www.lesinrocks.com