Bernie Sanders, l’extrême opposé de Trump devenu le favori pour l’affronter
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mars 3, 2020
En ce jour de “Super Tuesday”, étape décisive pour le camp démocrate, Bernie Sanders, menacé par les scores de Joe Biden et le risque d’une coalition en interne, n’en fait pas moins figure de favori. S’il remporte cette primaire, il pourrait devenir le grand rival de Donald Trump aux prochaines élections présidentielles en novembre.
C’est ce mardi 3 mars qu’a lieu un scrutin déterminant, décisif pour le parti démocrate aux Etats-Unis. Au cours de ce “Super Tuesday” des primaires, quatorze États américains vont se prononcer. Redouté par l’establishment démocrate, qui multiplie les déclarations de soutien en faveur du candidat centriste Joe Biden, Bernie Sanders s’annonce néanmoins comme grand favori pour remporter la primaire et, ainsi, affronter Donald Trump en novembre prochain.
“A chaque primaire, c’est le candidat de l’establishment qui gagne”, confirme Guillaume Debré, journaliste politique chez TF1-LCI, auteur de Je twitte donc je suis, l’art de gouverner selon Donald Trump. “Ainsi, si Bernie Sanders passe, ce serait une surprise, aussi incroyable que la victoire de Donald Trump aux primaires du parti républicain il y a quatre ans.”
Le sénateur du Vermont pourrait en effet terminer la soirée avec plus de 600 voire 700 délégués au compteur, soit environ un tiers de la majorité absolue (1.991) nécessaire pour être couronné à la convention de Milwaukee mi-juillet. Avant, il faudra passer outre la rivalité de Biden (ragaillardi par sa victoire ce week-end en Caroline du Sud), l’argent colossal déployé par Mike Bloomberg (pas moins de 500 millions de dollars pour submerger les Etats de spots publicitaires) et la pugnacité d’Elizabeth Warren (sa “meilleure ennemie “voulant l’empêcher d’atteindre la majorité).
Une meilleure organisation qu’en 2016
En 2016, cet électron libre de Bernie Sanders avait perdu la primaire démocrate face à Hillary Clinton, qui a fini par perdre l’élection présidentielle dont elle était favorite – Sanders s’était toutefois largement imposé dans la primaire du Vermont, son Etat. En 2020, sa force de frappe s’avère plus forte : “A l’heure actuelle, en termes d’intensité politique, il reste le candidat qui a la meilleure organisation, un maillage beaucoup plus développé, qui finance sa campagne de façon autonome”, note Guillaume Debré.
“Il a bénéficié de sa campagne de 2016 en termes de notoriété”, poursuit Nicole Bacharan, spécialiste de la politique et de la société américaine, sollicitée par LCI. “Il a une organisation sur place dans chaque Etat, très présente, ainsi qu’une organisation de levée de fonds sur Internet très efficace. Au mois de janvier, il a rassemblé 49 millions de dollars – davantage que ses concurrents, à part Bloomberg. A mon sens, il peut remporter la primaire démocrate. Tout dépend des résultats de Joe Biden et de ceux qui vont se rallier à lui…”