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Baisse de la consommation de vin : des viticulteurs demandent à pouvoir distiller “en urgence” une partie de leur production

Écrit par sur février 13, 2023

Le Salon du vin ouvre ses portes lundi 13 février à Paris, dans un contexte difficile pour le secteur qui fait face à d’importants excédents viticoles, notamment sur le vin rouge. Les Français consomment trois fois moins de vin qu’il y a 50 ans et aujourd’hui, certains vignerons ne savent plus quoi faire de leur production. À tel point que l’État débloque 160 millions d’euros pour transformer la surproduction en alcool pur – qui peut servir ensuite dans l’industrie ou dans les cosmétiques. Cela s’appelle la distillation et c’est l’une des pistes pour enrayer la crise du secteur. 

C’est la mort dans l’âme que les viticulteurs demandent à l’État de subventionner la distillation de leur vin. Mais aujourd’hui, il n’y a plus le choix. “La demande, c’est d’éliminer des vins du marché pour pouvoir les distiller et faire du gel hydroalcoolique ou des carburants, explique Jérôme Despey, viticulteur dans l’Hérault et président de la commission des vins à la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA). Le but est d’éviter des excédents trop importants et une tendance baissière sur le prix du vin. C’est pour ça qu’on demande cette distillation en urgence : pour éviter que ces vins pèsent sur le marché.” 

La dernière campagne de “distillation de crise” avait été mise en place à l’été 2020 pour aider les viticulteurs français à écouler les excédents constitués au début de la pandémie de Covid-19, en raison de la fermeture quasi simultanée des bars et restaurants dans le monde entier. Ils avaient été transformés en alcool pour fabriquer du bioéthanol, des parfums ou du gel hydroalcoolique. 

Un collecif demande l’arrachage des vignes

Quand il y a trop de vin sur le marché, le distiller est une solution, diminuer la production en est une autre. Et cela passe par l’arrachage de parcelles de vignes. “Là, on n’a plus d’autre choix que d’arracher les surfaces de Bordeaux qui nous coûtent de l’argent chaque année, explique Jean-Samuel Eynard, vigneron en Gironde. On a pris la lourde décision de nous couper un doigt plutôt que de se laisser manger le bras par la gangrène. Quand on est vigneron arracher un pied de vigne, c’est absolument inconcevable, on a ce métier dans le sang.

Un collectif de vignerons de Gironde, Viti33, réclame des subventions à l’arrachage pour, disent-ils, sortir la tête de l’eau. Le collectif réclame l’arrachage d’au moins 15 000 hectares de vignes, avec une prime de 10 000 euros par hectare.