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Bac J-10: faut-il se fier aux pronostics des sujets du bac?

Écrit par sur juin 7, 2015

En ce mois de juin, les pronostics sur les sujets du bac se multiplient sur les sites spécialisés comme dans les médias généralistes. Comment sont arrêtées ces "prévisions"? Peut-on s'y fier pour construire son programme de révision? Eléments de réponse.

Faire ou ne pas faire l'impasse, telle est la question que se posent un certain nombre de lycéens de terminale, à dix jours des premières épreuves écrites du baccalauréat 2015. 

En effet, certains candidats parmi les moins bien préparés, ou les moins courageux, peuvent être tentés d'alléger leur programme de révision en se basant sur les pronostics des sujets du bac, que proposent depuis quelques années nombre de sites spécialisés. Un bon calcul? 

"De la voyance"

Soulager son programme d'étude des 10 prochains jours en misant sur les prévisions de sujets trouvées ici ou là, une très mauvaise idée pour Antoine Tresgots, professeur d'Histoire-Géographie-Education civique dans un lycée du Loiret: "Les pronostics du bac, pour moi, ça tient de la voyance, ou du monde hippique. Ce qu'on sait, c'est qu'il y a des sujets du bac 'classiques', et d'autres plus originaux. Mais même les sujets qui ont statistiquement le moins de chance de tomber, peuvent tomber!". 

Les professeurs mis à contribution

Si la plupart des professeurs semble voir d'un mauvais oeil cette pratique, la "fabrication" de ces pronostics du bac ne relève pourtant pas de la politique du doigt mouillé -en tout cas sur les publications les plus sérieuses. 

A la rédaction de l'Etudiant, par exemple [un journal qui appartient au même groupe que L’Express, NDLR], l'élaboration des listes de sujets probables occupe six journalistes pendant un mois et demi, comme l'explique la rédactrice en chef adjointe de Letudiant.fr, Virginie Bertereau: "Chaque journaliste traite une matière, et travaille avec 6 à 7 professeurs. Les pronostics de ces enseignants sont recoupés les uns avec les autres, pour dresser notre liste de sujets probables, publiée sur le site dès janvier". Précision utile: à l'Etudiant, les professeurs qui participent à l'élaboration des sujets probables ne sont pas rémunérés pour le faire. 

Sur d'autres sites comme Digischool ou Annabac, les listes de sujets du bac "qui pourraient tomber" sont élaborées sur la base de statistiques. Exemple: le thème de la Liberté n'est pas sorti au bac littéraire depuis X années? Alors il a plus de chance de faire son retour à la prochaine session du baccalauréat. CQFD. 

Un outil de révision à utiliser avec méthode

Pour se faire une idée de leur fiabilité, L'Express a comparé les prévisions des sujets du bac 2014 de trois sites internet différents avec les sujets qui sont réellement tombés en juin de l'année dernière. Résultat: peut mieux faire. Ainsi, en Philosophie, matière dans laquelle les candidats ont le choix entre trois sujets, aucun des "pronostiqueurs" n'avait trouvé les sujets de la série Littéraire. Dommage pour les lycéens qui s'en sont servis pour faire des impasses sur des pans entiers de leurs cours de philo… 

Pourtant, pas de quoi jeter la pierre aux auteurs de ces listes de sujets probables, qui soulignent eux-mêmes les limites de l'exercice du pronostic. Sur son site, Annabac précise ainsi que peuvent tomber tous les thèmes "inscrits au programme". Et FranceExamens, le seul à mettre en avant son pourcentage de réussite d'une année sur l'autre, n'affiche qu'un modeste 58%. Soit un peu moins de 6 sujets justement pronostiqués pour 10 sujets sortis. 

"Nos pronostics sont là pour aider les lycéens à répartir leur temps de révision efficacement, rappelle Virginie Berterau. Chaque année nous leur précisons bien qu'ils ne doivent pas s'en servir pour faire des impasses." Et Antoine Tresgots, le professeur d'Histoire-Géo, d'enfoncer le clou: "Le sujet le plus probable, c'est le programme !". A bon entendeur…