Attaque Gare de Lyon : La garde à vue de l’assaillant Malien a été levée hier soir après un examen affirmant que son “état psychiatrique était incompatible avec la mesure de contrainte”
Écrit par Jonathan PIRIOU sur février 4, 2024
Après une journée en garde à vue et les premières questions posées par les enquêteurs, la garde à vue de l’assaillant Malien a été “levée suite à l’examen de comportement”, selon le parquet. Cet examen a révélé un “état psychiatrique incompatible avec la mesure de contrainte. Il est donc pour le moment pris en charge par l’infirmerie psychiatrique de la préfecture de police”, a-t-il précisé.
De premiers éléments convergeaient initialement pour dire que l’homme présentait un “profil SDF”, mais “aucun signe de religiosité”. Les enquêteurs s’intéressent notamment à un compte TikTok, ouvert au nom de l’assaillant sur lequel figure un homme noir à lunettes, barbu, cheveux ras. Sur l’une des vidéos, datée du 2 décembre 2023, l’auteur du compte écrit : “R.I.P. (repose en paix, NDLR) dans trois mois, qu’Allah m’accueille dans son paradis”.
Dans d’autres vidéos, il exprime notamment son ressentiment à l’égard de la France, faisant référence à l’intervention militaire française au Mali.
Selon Le Parisien, le suspect présente le profil d’un déséquilibré, un traitement d’antipsychotiques et antiépileptiques a été retrouvé sur lui, ainsi qu’un ticket pour un rendez-vous dans un hôpital psychiatrique de Turin. Il était suivi depuis près de sept ans et avait déjà été interné.
Aucun lien terroriste n’a été établi à ce stade alors que l’enquête pour tentative d’assassinat débute à peine.
L’assaillant, de nationalité malienne, était “en situation régulière en Italie depuis 2016, avec un titre émis en 2019 tout à fait valable”, selon les documents trouvés en sa possession, avait précisé plus tôt le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, qui s’est rendu sur place. Ce titre lui permettait de voyager en France en toute légalité.
Selon les papiers d’identité qu’il a présentés, il est né le 1er janvier 1992, selon une source proche du dossier. Il était jusque-là inconnu des services de police français comme italiens, selon une source policière.
“Cet individu manifestement souffre de troubles psychiatriques”, avait précisé le préfet et “des médicaments” ont été retrouvés sur lui.
L’attaque s’est produite à moins de six mois des Jeux olympiques de Paris où 15 millions de visiteurs sont attendus dans un contexte sécuritaire tendu. Le plan Vigipirate avait été rétrogradé au niveau 2 (“sécurité renforcée – risque attentat”) le 15 janvier. L’agression a eu lieu peu après 7 h 30 dans le hall 3 de la gare, situé en sous-terrain, qui mène notamment aux trains de banlieue comme les RER A et D et la ligne R qui dessert le sud de la Seine-et-Marne.
L’assaillant a blessé grièvement un homme en lui portant un coup de couteau à l’abdomen et deux coups de marteau à la tête, selon une source policière. Selon le parquet, cette personne avait toujours un pronostic “vital engagé” en début de soirée et était toujours hospitalisée, tout comme une autre personne plus légèrement blessée.
Une troisième personne, blessée à une main, est sortie de l’hôpital. Selon le ministère public, tous trois, hospitalisés à Saint-Antoine et Lariboisière, sont des “passants” qui se seraient “interposés” et ont été “blessés par des coups de couteau et de marteau”.