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Attaque du commissariat : l’assaillant était demandeur d’asile en Allemagne

Écrit par sur janvier 10, 2016

La police régionale allemande a perquisitionné samedi «un foyer de demandeurs d'asile» à Recklinghausen, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dans l'ouest du pays, où vivait l'homme qui a tenté d'attaquer le commissariat de la Goutte d'Or jeudi à Paris (18e). Elle assure n'avoir trouvé «aucun indice de possibles autres attaques» lors de cette perquisition, selon un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche. Précisant avoir procédé à cette perquisition sur information des autorités françaises, la police judiciaire du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie assure que «les enquêtes se poursuivent» et que les résultats de la perquisition vont encore être examinés en détail.

La police n'a pas précisé si cet homme était dûment enregistré comme demandeur d'asile en Allemagne. Mais une source proche du dossier indique que c'était effectivement le cas. Selon des informations publiées dimanche par l'hebdomadaire allemand Welt am Sonntag, l'homme avait peint un symbole de Daech – ou groupe de l'Etat islamique sur un mur de son foyer. Welt am Sonntag précise qu'il s'était fait enregistrer en Allemagne sous quatre identités différentes et en donnant des nationalités variables, par exemple syrienne, marocaine ou encore géorgienne. Il avait déposé sa demande d'asile sous le nom de Walid Salihi, selon le journal.

De son côté, l'édition en ligne du magazine Der Spiegel révèle qu'il avait posé dans le centre de Recklinghausen avec un drapeau de l'organisation Etat islamique, ce qui a amené les autorités locales à le classer comme potentiellement dangereux. Toutefois il a disparu de la ville au mois de décembre, ajoute Spiegel Online.

Jeudi dernier, soit un an jour pour jour après les attentats contre Charlie Hebdo, l'homme a couru vers les policiers en faction devant le commissariat de la Goutte d'Or, brandissant un hachoir de boucher et muni d'un dispositif explosif factice. Il n'a pas répondu aux sommations des policiers, qui ont tiré en état de légitime défense. Les enquêteurs ont trouvé sur lui une revendication jihadiste incluant une profession de foi en faveur de Daech, ainsi qu'une puce allemande pour téléphone portable. Son identification est toujours en cours mais il a été reconnu par ses proches comme un Tunisien nommé Tarek Belgacem. 

Des Tunisiens se présentant comme ses proches rejettent tout lien entre lui et des groupes extrémistes. «Pourquoi ont-ils tué mon fils? Il est allé (au commissariat) pour son passeport. Mon fils n'a rien (fait), c'est moi qui lui ai dit de rentrer. Je lui ai dit je vais être opérée à la main et je veux te voir», a réagi une femme, présentée comme la mère, dans une vidéo diffusée par la radio privée Sabra FM. «Il m'a demandé de lui envoyer des extraits de naissance, il était alors en Allemagne», a-t-elle ajouté, avant de laisser éclater sa colère. «Ils l'ont suspecté parce qu'il avait un sac banane pour mettre son téléphone ? C'est pour ça qu'ils ont tué mon fils ! La France a tué mon fils, je veux les droits de mon fils et rien d'autre», a-t-elle clamé, effondrée.