Après trois jours de débats tumultueux, l’Assemblée nationale a adopté ce matin à 5h30 en première lecture le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal
Écrit par Jonathan PIRIOU sur janvier 6, 2022
Après trois jours de débats tumultueux , alimentés par des propos controversés d’Emmanuel Macron, prêt à “emmerder” les non-vaccinés, l’Assemblée nationale a adopté ce jeudi au petit matin en première lecture le projet de loi transformant le pass sanitaire en pass vaccinal. Annoncé mi-décembre par l’exécutif face à l’épidémie galopante de Covid-19, le texte a été approuvé à 5h25 par 214 voix pour, celles de la majorité et d’une partie des LR et du PS. Ils ont été 93 députés à se prononcer contre, dont la gauche de la gauche, le RN, et 3 dissidents LREM. Vingt-sept se sont abstenus.
Le projet de loi doit désormais être examiné par le Sénat dominé par la droite en début de semaine prochaine, pour une entrée en vigueur que le gouvernement voulait au 15 janvier mais qui devrait être repoussée de quelques jours. Il faudra alors aux plus de 12 ans pouvoir justifier d’un statut vaccinal pour accéder aux activités de loisirs, aux restaurants et bars, aux foires ou aux transports publics interrégionaux.closevolume_offjavascript:false
Un test négatif ne suffira plus, sauf pour accéder aux établissements et services de santé. Parmi leurs amendements de retouche, les députés ont repoussé de 12 à 16 ans la nécessité d’un pass vaccinal pour les sorties scolaires et activités péri et extrascolaires. La dernière nuit de discussions a avancé cahin caha, avec quelques éclats de voix sur le pass sanitaire dans les meetings ou la situation outre-mer. Le cap de l’article 1er (sur 3) n’a été franchi qu’à 3h du matin.
“On est fatigués, des députés doivent rentrer en circonscription”, lâchait un élu dans les couloirs, tandis que le ministre de la Santé Olivier Véran se disait prêt à “enchaîner” la séance avec des réunions matinales. Jusqu’au bout de la nuit, les parlementaires ont échangé sur le fond, les oppositions ciblant en particulier les contrôles d’identité que pourront opérer cafetiers ou restaurateurs en cas de “raisons sérieuses” de penser qu’il y a fraude au pass vaccinal.
Martine Wonner, égérie des covidosceptiques, a dit craindre “une société de délation”.
Les députés LR, qui se sont finalement divisés sur le vote d’ensemble du projet de loi (28 pour, 24 contre, 22 abstentions), ont annoncé qu’ils saisiraient le Conseil constitutionnel sur ce point des contrôles.
Le Premier ministre Jean Castex était venu lui-même mercredi après-midi demander aux parlementaires d’accélérer, après le blocage, voire selon LFI la “crise”, provoqués par les propos d’Emmanuel Macron.