Anselm Kiefer s’impose à Paris
Écrit par Jonathan PIRIOU sur décembre 17, 2015
Grande pompe pour Anselm Kiefer, en deux rétrospectives parallèles et complémentaires. La Bibliothèque nationale de France à Paris présente ses « livres », lourds antiphonaires (volumes sacrés reliés) où photos, métaux, terre cuite, gouaches ou fusains s’associent.
A Beaubourg, ce sont ses peintures et ses installations. Site François-Mitterrand d’une part, Centre Pompidou de l’autre : on ne peut imaginer reconnaissance plus officielle. Kiefer y est habitué en France, où il est l’artiste allemand de sa génération – il est né en 1945 – le plus connu. Et pour cause : il a établi ses ateliers à Barjac (Gard) en 1992, y est resté jusqu’en 2007 et vit depuis à Paris avec, pour nouveaux ateliers, d’anciens entrepôts de la Samaritaine à Croissy-Beaubourg (Seine-et-Marne). Sa présence en France a été célébrée à maintes reprises par les institutions. Il a inauguré le cycle des Monumenta au Grand Palais en 2007, créé un oratorio biblique à la Bastille en 2009, occupé une chaire un an au Collège de France en 2010. Les expositions actuelles s’inscrivent à la suite de ces distinctions.
Un souci de netteté historique
Tel traitement n’a pas été accordé à d’autres artistes allemands au moins aussi importants que lui. Georg Baselitz n’a jamais eu de rétrospective à Beaubourg, ni Sigmar Polke. Gerhard Richter a dû attendre ses 80 ans pour que la sienne y passe, après Berlin et Londres. C’est au Musée d’art moderne de la ville de Paris que l’on a vu A. R. Penck en 2006, et Markus Lüpertz cette année. Autant dire que le public français a de l’art actuel