Allemagne : le plus grand abattoir d’Europe touché par l’épidémie de coronavirus, 730 salariés positifs sur 1 106 déjà testés
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juin 19, 2020
Le plus grand abattoir d’Europe près de Münster en Allemagne a été touché massivement par l’épidémie de coronavirus, selon le correspondant de franceinfo .en Allemagne. Sur 1106 salariés déjà testés, 730 salariés sont déclarés positifs, soit près des trois quarts. Ils ont été placés en quarantaine. Des contrôles vont être étendus à tous les autres salariés pendant plusieurs jours. 20 000 porcs sont abattus chaque jour dans l’entreprise Tönnies qui emploie 6 400 ouvriers. Dans ce secteur, beaucoup de travailleurs sous-traitants viennent de Pologne, de Roumanie ou de Bulgarie.
Avec la réouverture des frontières, certains d’entre eux ont voyagé, sont retournés dans leurs familles, et auraient, selon les propos du président de la région Armin Laschet, membre de l’Union chrétienne-démocrate et candidat à la succession d’Angela Merkel, ‘‘importé le virus”. Une affirmation qui a fait scandale en Allemagne. Il est d’ailleurs revenu sur ses propos.
Les conditions de travail et d’hébergement en cause
Ce sont les conditions de travail et l’hébergement de ces personnes qui sont en cause. Après de précédents cas au mois de mai dans d’autres abattoirs du pays, le ministre du Travail avait pourtant durci les contrôles en interdisant notamment certains contrats de travail. Il a promis jeudi de redoubler de vigilance dans ce secteur où le froid favorise l’épidémie.
L’usine devrait continuer à fonctionner encore environ une quinzaine de jours, le temps d’abattre et transformer les bêtes qui se trouvent encore dans l’abattoir. Les salariés qui ne seront pas testés positifs et donc pas placés en quarantaine, auront cette charge. L’entreprise Tönnies représente 30% de part de marché de la viande en Allemagne. Ce foyer de contamination pourrait avoir des conséquences sur le marché de la viande notamment dans le circuit du hard-discount, très développé en Allemagne. Les magasins pourraient faire face à une pénurie de viandes dans les prochaines semaines ou appliquer une hausse des prix.