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Agent du fisc tué dans le Pas-de-Calais – Le procureur indique que “les premiers éléments de l’enquête semblent se diriger vers un acte prémédité, avec des liens achetés avant les faits

Écrit par sur novembre 22, 2022

Les premiers éléments de l’enquête» sur la mort lundi d’un agent du fisc lors d’un contrôle chez un brocanteur du Pas-de-Calais «semblent se diriger vers un acte prémédité», a indiqué le procureur de la République d’Arras, Sylvain Barbier Sainte-Marie.

«Nous avons retrouvé sur place des colliers de serrage» avec lesquels l’inspecteur principal tué et une collègue ont été attachés, et «ces liens avaient été probablement achetés avant les faits», sachant qu’un rendez-vous avait été fixé pour le contrôle, a mis en avant le procureur lors d’un point de presse à l’appui de cette thèse.

L’enquête, menée par la section de recherche de la gendarmerie des Hauts-de-France, est ouverte des chefs d’assassinat et de séquestration. Selon le procureur, le brocanteur, 46 ans, a séquestré les deux agents avant de tuer l’inspecteur puis de se donner la mort par arme à feu «à bout touchant dans la poitrine».

Un pistolet «de type Luger» a été trouvé à côté de son corps. L’agent du fisc, 43 ans, est décédé «de plusieurs coups de couteau portés dans le dos et au thorax», a souligné M. Barbier Sainte Marie. «Il présentait également une trace d’auto-défense.» Sa collègue, 39 ans, est fortement choquée

Un agent du fisc a été tué lors d’un contrôle fiscal dans le Pas-de-Calais après avoir été séquestré avec une collègue chez un brocanteur de Bullecourt qui s’est ensuite donné la mort. La victime, inspecteur principal des finances publiques, a été retrouvée morte « probablement à la suite de coups de couteau », a affirmé le parquet d’Arras dans un communiqué.

L’inspectrice « qui l’accompagnait, très choquée, a été prise en charge par les secours. Ses jours ne sont pas en danger », a-t-il ajouté. Tous deux « procédaient à une intervention à domicile pour effectuer une vérification de la comptabilité » de l’entreprise d’un homme de 46 ans, qui les auraient alors séquestrés et ligotés, explique le communiqué.

« Le mis en cause se serait donné la mort par arme à feu », selon le parquet.

L’agent des finances publiques « faisait simplement son travail. (…) Aujourd’hui, il n’est pas revenu. Il a été tué dans le cadre de ce contrôle fiscal », a affirmé le ministre des comptes publics, Gabriel Attal, qui s’est exprimé en milieu de soirée devant le Sénat. Il a évoqué « un drame innommable ». Selon une source proche de l’enquête, l’inspectrice qui l’accompagnait a été retrouvée au domicile du brocanteur « ligotée sur une chaise et profondément choquée ».

« Au moment de l’arrivée des gendarmes, les deux hommes étaient morts », a précisé une deuxième source proche de l’enquête, soulignant que la gendarmerie avait été alertée peu après 18 heures « par un témoin ». Le brocanteur, divorcé et père de deux enfants, « était arrivé dans le village il y a quatre ans », a affirmé à l’AFP, Eric Bianchin, le maire de Bullecourt, un village de 250 habitants situé au sud d’Arras.

« Il avait acheté une ferme où il faisait des ventes chez lui. Il vidait les maisons, les vide-greniers et revendait chez lui », a-t-il ajouté. « C’est un petit village, tout le monde se connaît. Je n’ai jamais eu de problème avec lui, il était serviable, c’était une personne lambda. Il était intégré dans le village », a poursuivi le maire.

Selon lui, les habitants « le voyaient très peu », car « il partait très tôt le matin pour son activité ». Les collègues de la victime, qui travaillait pour « la direction départementale des finances publiques [DDFIP] du Pas-de-Calais et plus largement tous les agents des finances publiques sont ce soir bouleversés et en deuil », a déclaré M. Attal qui a précisé qu’il se rendrait à la DDFIP d’Arras mardi matin.

« Ce soir, le service public a le visage de ce chef de brigade », a-t-il insisté, avant d’inviter à un moment de recueillement « en son hommage ».