Affaire Vincent Lambert : “La France s’autorise un acte d’euthanasie”, estime le professeur d’éthique médicale Emmanuel Hirsch
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 20, 2019
Nous aurons demain une loi qui dépénalisera l’euthanasie au motif que Vincent Lambert, qui n’est pas en fin de vie, a été euthanasié à Reims”, a considéré, lundi 20 mai sur franceinfo, Emmanuel Hirsch, professeur d’éthique médicale et directeur du département de recherche en éthique de la faculté de médecine de l’université Paris-Sud. “La France s’autorise un acte d’euthanasie”, a-t-il estimé alors que l‘arrêt des soins de Vincent Lambert a commencé lundi matin sur décision du CHU de Reims.
“Des personnes handicapées, pas des personnes en fin de vie”
“J’ai une pensée avec beaucoup d’émotion pour ce que vit aujourd’hui Vincent Lambert, ses proches et toutes les familles qui ont aussi des proches en état végétatif persistant”, indique Emmanuel Hirsch. “Ce sont des personnes handicapées, pas des personnes en fin de vie”, précise-t-il.
“Les conséquences, puisque maintenant c’est une affaire publique et politique, poursuit-il, c’est que dans les mois qui viennent cette loi qui est inacceptable aujourd’hui, la loi de 2016 sur la fin de vie, aboutira de toutes les manières à une loi en faveur de l’euthanasie”.
Les opinions du lecteur
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MICHEL BOYER Sur mai 21, 2019 à 9:16 am
Combien de lits utilisés pour un maintien artificiel de la vie? Ces lits rendus disponibles auraient peut-être permis de sauver d’autres vies durablement. Les fondamentalistes chrétiens sont sans doute égoïstes! Le ministère de la santé estime qu’il y a 1500 cas similaires à celui de Vincent Lambert. Quel coût pour les assurances maladies ou autres?Dans une société où il est encore largement admis qu’on envoie des hommes se faire tuer à la guerre, où la mort menace à tous les coins de rue ou de chantiers sans que nul ne songe s’en révolter, il est clair que la préservation de la vie n’est pas l’essentiel: elle ne dépend que des circonstances. Les circonstances qui entourent les cas de coma ou état végétatif chronique ne sont pas ordinaires, elles peuvent donc justifier une attitude spécifique vis-vis de la cessation de la vie.