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Affaire Grégory : Murielle Bolle a été molestée au sein de sa famille, selon un témoin

Écrit par sur juin 29, 2017

Un témoin assure, sur procès-verbal, que Murielle Bolle a été molestée par des membres de sa famille dans la nuit du 5 au 6 novembre 1984, après avoir accusé Bernard Laroche.

A l’issue de sa garde à vue, Murielle Bolle a été déférée ce jeudi devant la présidente de la chambre de l’instruction de Dijon (Côte d’Or), en charge des investigations sur le dossier Grégory. Aujourd’hui âgée de 48 ans, la mère de famille pourrait être soit placée sous le statut de témoin assistée, soit mise en examen. Sa garde à vue visait notamment le chef de complicité d’assassinat et de non dénonciation de crime. Lors de cette garde à vue, qui avait débuté il y a… 32 ans avant de reprendre mercredi, Murielle Bolle a, sans surprise, campé sur sa dernière version.Alors qu’elle avait accusé, devant les gendarmes et face au juge d’instruction, son beau-frère Bernard Laroche d’avoir enlevé l’enfant à Lépanges-sur-Vologne (Vosges) le 16 octobre 1984, la collégienne, à l’époque âgée de 15 ans, s’était immédiatement rétractée. Elle avait justifié ses aveux par la «pression» des gendarmes qui l’avaient menacé de la mettre «dans une maison de correction». Depuis lors, elle dédouane son beau-frère, abattu par Jean-Marie Villemin, le père de Grégory, deux mois après sa sortie de prison en1985.

La botte secrète 

Pendant la garde à vue, qui s’est déroulée à Saint-Etienne-lès-Remiremont (Vosges), les gendarmes sont une nouvelle fois revenus sur ses aveux et sur cette rétractation à laquelle ils ne croient guère. «C’est encore la même soupe qu’on lui ressort, elle est indigeste», raille son avocat Me Jean-Paul Teissonnière. Les enquêteurs avaient néanmoins dans leur manche des témoignages inédits, ceux de «cousins éloignés qui sont venus dire qu’elle aurait dit en sortant des gendarmes qu’elle avait dit la vérité (NDLR : sur l’implication de Bernard Laroche)», a indiqué Me Teissonnière, jugeant ces éléments «dépassés».

 

Selon nos informations, l’un de ces témoins serait néanmoins allé plus loin très récemment, assurant sur procès-verbal que l’adolescente avait été molestée par des membres de sa famille dans la nuit du 5 au 6 novembre 1984 pour revenir sur ses aveux. «Elle a paru destabilisée mais elle n’a pas vacillé, indique une source proche du dossier. Elle a vigoureusement démenti cette version.» Dans un arrêt de 1993, la cour d’appel de Dijon considérait déjà que cette rétractation s’expliquait «par les pressions de ses proches». Reste désormais à savoir si ces nouveaux éléments suffiront à la présidente de la chambre de l’instruction pour mettre Murielle Bolle en examen. «Le scénario est de plus en plus lamentable dans ce dossier», se désole Me Teissonnière.