A Milan, la communion des nationalistes européens contre l’immigration
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 19, 2019
J’adorerais qu’on puisse faire ça en France ! » Sur la place milanaise du Duomo, un jeune soutien de Marine Le Pen a les yeux étincelants devant le spectacle offert par le ministre italien de l’intérieur Matteo Salvini.
Samedi 18 mai, à deux pas de la majestueuse galerie Vittorio Emanuele II, à trois de la Scala, la Ligue de M. Salvini a planté une gigantesque scène à sa gloire. Un panneau dans les mêmes proportions jure que « l’Italie relève la tête », une autre hurle« Stop ! », aux banquiers comme aux migrants. En boucle, des clips à l’honneur du leader populiste sont projetés sur deux écrans.
A une semaine des élections européennes, les formations d’extrême droite française et italienne se sont donc retrouvées à Milan, entourées de dix autres partis nationalistes pour une photo de famille qui aurait dû n’être que sourires. Car le duo Salvini-Le Pen est en forme dans les sondages, en cette fin de campagne. La Ligue italienne devrait monter en puissance au Parlement européen, avec vingt-six eurodéputés crédités, soit vingt de plus qu’actuellement. Le Rassemblement national (RN) pourrait quant à lui en gagner au moins cinq et atteindre le seuil des vingt élus.
La démonstration de force milanaise prétendait donc prouver que le « supergroupe » tant annoncé pourrait bien voir le jour, au lendemain du 26 mai.
Un coup dur venu de Vienne
C’était sans compter une surprise venue de Vienne. Le matin même de la grand-messe souverainiste, Harald Vilimsky, la tête de liste du FPÖ – parti de la coalition au pouvoir en Autriche et allié historique de Marine Le Pen – a annulé sa venue pour cause de scandale politique. Le vice-chancelier (FPÖ), Heinz-Christian Strache, a été poussé quelques heures plus tard à la démission après la publication d’une vidéo plus que compromettante sur ses liens avec la Russie.