Pluies au Japon : Le bilan s’alourdit encore, le déblayage sera compliqué
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juillet 9, 2018
Les secouristes s'efforçaient lundi de retrouver des disparus dans des quartiers entièrement recouverts de boue et dans les décombres d'habitations de l'ouest du Japon où ont déjà péri au moins 103 personnes après des pluies torrentielles.
Le soleil est revenu, mais il tape et va à son tour compliquer les opérations de secours, en raison des risques très forts d'insolation et coups de chaleur.
La perspective d’un bilan plus lourd encore ?
Face à la gravité de la situation, le Premier ministre, Shinzo Abe, «a décidé d'annuler une tournée prévue à partir de mercredi en Belgique, France, Arabie Saoudite et Egypte», afin de donner la priorité «au sauvetage des sinistrés et à la reconstruction», a expliqué le porte-parole du gouvernement au cours d'une conférence de presse.
La chaîne de télévision NHK faisait quant à elle état lundi en début de nuit (mi-journée en heure GMT) d'un bilan encore plus lourd de 125 morts et 61 disparus.
Dans la ville de Kumano, connue de par le monde pour ses pinceaux de maquillage, d'énormes glissements de terrain ont emporté des maisons qui ne sont plus que monceaux de bois, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Déblayer les maisons détruites pour atteindre les éventuels blessés
Le soleil brûlant commençait à dessécher la boue. Equipés d'engins de chantier, de pelles ou de tronçonneuses, les sauveteurs cherchaient les traces d'une douzaine d'habitants manquant à l'appel.Nous sommes en train d'enlever les débris avec du gros matériel là où nous le pouvons. Nous déblayons aussi des maisons détruites, sans quoi il est impossible d'atteindre d'éventuels personnes coincées dessous», a expliqué un militaire.
«J'aurais aimé que ma soeur et sa famille évacuent plus tôt», se désole Kosuke Kiyohara devant la maison fortement endommagée de proches portés disparus.
Des quartiers entiers noyés
Un peu partout, en retournant dans leurs logements sinistrés après la fin de la pluie, les habitants ont commencé à réaliser l'ampleur du désastre, avec des quartiers entiers noyés, des habitations sens dessus dessous, des voitures gisant dans des cratères qui se sont formés sur des routes s'étant totalement effondrées, des glissements de terrain gigantesques, des ponts emportés et autres scènes de désolation.
Dans la ville de Kurashiki (province d'Okayama), «plus personne ne semble demander de l'aide» depuis les toits ou les terrasses des immeubles de cette cité, selon les observations effectuées par hélicoptère, a déclaré à l'AFP lundi matin un secouriste.
«Les sauveteurs se déplaçaient avec des bateaux hier en raison de l'ampleur des inondations, mais l'eau se retire progressivement aujourd'hui et si le niveau baisse suffisamment, ils pourront accéder aux zones durement touchées par la route ou à pied», a aussi expliqué à l'AFP au téléphone une porte-parole du bureau de gestion des catastrophes de la préfecture d'Okayama. «Il ne pleut pas aujourd'hui, mais nous devons rester vigilants face aux coulées de boue», a-t-elle insisté.
La plus grave catastrophe de ce genre depuis 1983
Il s'agit d'une des plus graves catastrophes de ce genre ces dernières années au Japon, avec un nombre de morts qui dépasse désormais celui enregistré à la suite de glissements de terrain à Hiroshima en 2014, soit 74. Il faut désormais remonter dans les annales à 1983, une année noire.