LIGUE 2 : AJACCIO-TOULOUSE DÉLOCALISÉ À MONTPELLIER, «UNE HONTE» POUR LE PRÉSIDENT DU CLUB CORSE
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mai 22, 2018
La LFP a confirmé, ce lundi, le succès de l’ACA face au HAC en pré-barrage d’accession en Ligue 1. Le club normand a fait appel.
La Ligue de football professionnel (LFP) a tranché. Et sanctionné l’AC Ajaccio, sans toutefois accéder aux demandes du club du Havre en lui attribuant la victoire sur tapis vert, et donc le droit d’affronter Toulouse mercredi au dernier tour des barrages d’accession à la Ligue 1. Rappel des faits. L’ACA et le HAC, pensionnaires de Ligue 2 cette saison, devaient s’affronter vendredi dernier pour continuer à rêver d’un billet au sein de l’élite. Match qui avait finalement été reporté à dimanche, sur décision préfectorale, le bus havrais ayant été chahuté par quelques dizaines de supporters du club corse à son arrivée au stade François-Coty. Projectiles (le bus a été endommagé), engins pyrotechniques (fumigènes, pétards…), insultes (dont certaines à caractère raciste, «Français de merde» et autres…)…
Dimanche, c’est finalement Ajaccio qui l’a emporté (2-2 ap, 5-3 tab). Et ce au terme d’un match fou, avec un début de bagarre générale après le but du 2-1 havrais (111e), cinq expulsions (deux joueurs de chaque côté et le coach corse Olivier Pantaloni) et un envahissement de terrain au moment du but égalisateur de l’ACA (120e)… Le tout dans une ambiance délétère, la députée de Seine-Maritime, Agnès Firmin Le Bodo, et le président du HAC, Vincent Volpe, ayant été exfiltrés. Ledit M. Volpe a été agressé, comme le rapporte Agnès Firmin Le Bodo, et une plainte devait être déposée. L’ACA a fait état de son intention de répondre par autre une plainte pour «dénonciation calomnieuse», alors que le vice-président du club corse, Alain Orsoni, a annoncé lundi sa démission du conseil d'administration de la LFP, dénonçant «un lynchage médiatique». Terme repris par le SC Bastia, relégué en 4edivision l’été dernier. «Une fois de plus pour ne pas dire une fois de trop, le football corse est traîné dans la boue. Et à travers lui, c’est la Corse entière qui est bafouée», analyse-t-on dans un communiqué. Même son de cloche du côté des élus de l’île de beauté, à l’image du président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, lequel évoque un « climat d’hystérie anti-corse » et dénonce des « pressions politiques venues du plus haut niveau de l’État ». Dans le même temps, d’autres s’indignent du manque de dureté des sanctions, avec cet édito de L’Équipe, « Lâchetés », dans lequel on fustige la « stratégie couarde et silencieuse des dirigeants de la Ligue de football professionnel, suscitant un sentiment de honte et de désolation. »
A noter qu'aucune des plaintes en question n'a, pour l'heure été déposée. En revanche, le procureur de la République d'Ajaccio, Eric Bouillard, a ouvert mardi plusieurs enquêtes de sa propre initiative, comme nous l’apprend l'AFP. La première vise le caillassage du bus vendredi et les injures racistes proférées à l'égard des Havrais. Une deuxième investigation porte sur le coup dans le dos reçu par M. Volpe. Enfin, une troisième enquête porte sur le jet d'un fumigène pendant le match.