Le groupe M6 exige que les utilisateurs de la plateforme en ligne Molotov paient à l’avenir pour regarder ses chaînes gratuites
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mars 17, 2018
Le groupe M6 exige que les utilisateurs de la plateforme de télévision en ligne Molotov paient à l'avenir pour regarder ses chaînes gratuites, selon des informations du Figaro confirmées vendredi à l'AFP par Molotov. Dans le cadre de la renégociation de ses contrats avec Molotov, le groupe dirigé par Nicolas de Tavernost veut faire payer davantage la plateforme, qui permet de regarder la télévision en direct ou à la demande sur ordinateur, tablette ou mobile, et revendique aujourd'hui près de 2 millions d'utilisateurs mensuels.
Comme il vient de le faire avec les opérateurs télécoms et Canal+, M6 exige désormais que Molotov rémunère ses chaînes gratuites, M6, W9 et 6Ter. Mais le groupe exige également que ses chaînes sortent du bouquet gratuit de Molotov et fassent partie des options payantes proposées par Molotov, ce qui mettrait le modèle de la plateforme en grande difficulté. Molotov a opposé une fin de non-recevoir à M6, dans un courrier daté de mercredi. "Il n'est pas question de payer pour diffuser des chaînes gratuites. Nous rejoignons en cela le point de vue des opérateurs télécoms", affirme dans le Figaro Jean-Marc Denoual, le cofondateur de Molotov. Comme l'ont accepté certains de ces opérateurs, Molotov cependant est prêt à rémunérer des services additionnels. Autre pomme de discorde, liée au fait que ces chaînes devraient faire partie des options payantes: "Ce qui est étonnant, c'est que de son côté, (M6) continue de proposer gratuitement M6, W9 et 6Ter aux téléspectateurs, via sa plateforme 6play. Cela s'apparente à de la distorsion de concurrence", observe M. Denoual. Molotov demande une médiation et indique avoir déjà "alerté le CSA, l'Autorité de la concurrence et la DGCCRF".
Thomas Follin, DG adjoint de M6 en charge des activités de distribution, a expliqué au Figaro que le groupe a "toujours commercialisé (ses) chaînes et services au sein des bouquets payants de télévision des distributeurs". "Il y a 2 ans, Molotov nous a proposé d'expérimenter un modèle Freemium (une offre gratuite avec des suppléments payants, ndlr). Nous avons accepté de faire une exception et de les accompagner", explique Thomas Follin.
"Deux ans plus tard, la valeur ajoutée que nous en tirons pour nos chaînes thématiques ne justifie pas que nous poursuivions". D'autant plus que M6 et France Télévisions militent pour une alternative à Molotov. Nicolas de Tavernost a manifesté son intérêt pour la création d'une plateforme en ligne qui regrouperait les contenus des chaînes françaises publiques et privées, regroupant d'abord sous une même marque MyTF1, France.tv et 6play. Une plateforme défendue également par la patronne de France Télévisions Delphine Ernotte.