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Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les adolescents

Écrit par sur février 5, 2018

Le suicide, c’est une mort toutes les heures (près de 8.900 en 2014). Il s’agit de la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans après les accidents de la route, malgré une baisse ces dernières années, relève un rapport publié lundi. En 2014, le suicide a été la cause de 8.885 morts en France métropolitaine (6.661 hommes et 2.224 femmes), soit 24 par jour, selon le troisième rapport de l' Observatoire national du suicide (ONS).

Nombre de suicides sans doute sous-estimé

« Malgré une baisse de 26 % du taux de suicide entre 2003 et 2014, la France présente, au sein des pays européens, un des taux de suicide les plus élevés derrière les pays de l’Est, la Finlande et la Belgique », soulignent les auteurs de ce document publié tous les deux ans. Selon eux, le nombre de suicides est sans doute sous-estimé, dans la mesure où il ne prend en compte que les morts déclarées comme telles sur le certificat de décès. Le nombre réel pourrait avoisiner les 10.000.

Fait marquant, le suicide est « la deuxième cause de mortalité chez les 15-24 ans », après les accidents de circulation, « et représente 16 % des décès de cette tranche d’âge en 2014 ». Cette forte proportion s’explique par le fait que « peu de personnes décèdent à cette période de la vie ».Pour autant, le taux de suicide chez les 15-24 ans reste relativement faible par rapport aux autres tranches d’âge (5 pour 100.000, hommes et femmes confondus). Dans cette classe d’âge, il est nettement plus important chez les hommes (7,5) que chez les femmes (2,5).

Selon des enquêtes citées par le rapport, près de 3 % des jeunes de 17 ans ont déclaré avoir fait au cours de leur vie une tentative de suicide ayant entraîné une hospitalisation. Un ado sur dix dit avoir pensé au moins une fois au suicide au cours des douze derniers mois.

Pourquoi un tel décalage entre les garçons et les filles ?

Alors que les décès sont plus nombreux chez les garçons que chez les filles, « les tentatives de suicide sont deux fois plus fréquentes » chez ces dernières, « de même que les pensées suicidaires ». Comment expliquer ce décalage ? « Le mal de vivre et la souffrance des filles se traduisent par des plaintes et des atteintes à leur corps (douleurs, troubles alimentaires, scarifications, etc.), dont les tentatives de suicidesont une forme d’expression », avancent les auteurs. Les garçons, eux, « extériorisent davantage leur souffrance par le recours à la force et à la violence (délinquance, alcoolisation, vitesse sur les routes, errance, etc.), dont les décès par suicide sont la forme ultime », poursuit le rapport. Le document qualifie de « priorité de santé publique » la prévention du suicide chez les jeunes.

Si on prend en compte l’ensemble de la population, le taux de suicide est le plus élevé chez les personnes âgées, notamment chez les hommes. Il culmine chez les hommes âgés de 45 à 54 ans (33,4 pour 100.000) et, surtout, de plus de 74 ans (59,4 pour 100.000).

Tous âges et sexes confondus, les modes de suicide les plus fréquents sont les pendaisons (57 %), les armes à feu (12 %), les médicaments et autres substances (11 %) et les sauts dans le vide (7 %).

Bretagne et Normandie, régions les plus touchées

Les régions les plus touchées sont la Bretagne et la Normandie (taux de décès par suicide supérieurs de 47,7 % et 22,9 % à la moyenne nationale). Les moins touchées sont Auvergne-Rhône-Alpes et la Corse (taux de décès par suicide inférieurs de 19,4 % et 32,3 % à la moyenne nationale).

Outre les décès, le rapport se penche sur les tentatives de suicide. En 2015, « 78.128 patients ont été hospitalisés dans un service de médecine ou de chirurgie après une tentative de suicide ».

L’ensemble de ces chiffres « taisent les conséquences de ce geste sur les proches », souligne le rapport, en citant le livre « Suicide, l’envers de notre monde » (2006), des sociologues Christian Baudelot et Roger Establet : « Le deuil après suicide n’est pas un deuil comme les autres. C’est toujours "un deuil aggravé", selon la formule du psychiatre Michel Hanus ».