Un «turn-over» sans précédent au sein de l’Administration Trump
Écrit par Jonathan PIRIOU sur janvier 20, 2018
Au terme d'une première année rocambolesque passée à la Maison-Blanche, le 45e président des États-Unis s'est déjà séparé de plus d'un tiers de ses conseillers. Plus que tout ses prédécesseurs ces quarante dernières années.
Ils n'auront pas été épargnés par cette première année mouvementée à la Maison-Blanche. Depuis l'investiture de Donald Trump, un tiers des conseillers du 45e président des États-Unis ont démissionné, été remerciés ou mutés. C'est trois fois plus que sous son prédécesseur Barack Obama. Un «turnover» sans précédent, d'après Kathryn Dunn-Tenpas, de la Brookings Institution, qui a comptabilisé les départs de la Maison-Blanche au cours des quatre dernières décennies. «C'est un président sans expérience du gouvernement et entouré de personnes qui sont tout aussi inexpérimentées», estime la chercheuse interrogée dans le Wall Street Journal . Retour sur les premières victimes de la présidence Trump.POURQUOI EST-IL PARTI? – Le général à la retraite Michael Flynn, conseiller à la sécurité nationale, est le premier à quitter la Maison-Blanche, contraint et forcé, trois semaines seulement après son entrée en fonction. Quelques jours plus tôt, la presse révèle ses contacts répétés avec l'ambassadeur russe à Washington, Sergueï Kislyak, notamment après que Barack Obama a annoncé des sanctions contre la Russie pour son ingérence dans la campagne électorale.
QU'EST-IL DEVENU? – Depuis, l'éphémère conseiller du président a été mis en examen dans l'affaire russe par le procureur spécial Robert Mueller. Présenté à un juge en décembre, il a plaidé coupable pour avoir sciemment menti au FBI sur ses contacts avec le diplomate russe. Sa collaboration avec les enquêteurs laisse présager le pire pour la Maison-Blanche .POURQUOI EST-IL PARTI? – Le «chief of staff» Reince Priebus paie notamment les résistances de la majorité républicaine dont il était issu. La position du chef de cabinet de la Maison-Blanche s'était déjà fragilisée après l'arrivée une semaine plus tôt d'un nouveau directeur de la communication, Anthony Scaramucci. Celui-ci l'avait publiquement accusé d'être à l'origine de fuites dans la presse et menacé de le virer.
QU'EST-IL DEVENU? – Reince Priebus a rejoint fin octobre son ancien cabinet d'avocats de Milwaukee, dont il dirige les bureaux basés à Washington. Il figure aussi comme conférencier dans le catalogue du Washington Speakers Bureau. D'après le Washington Post , l'ex «chief of staff» a déjeuné avec son ancien patron courant décembre pour évoquer avec lui les élections de mi-mandat.POURQUOI EST-IL PARTI? – Le départ inattendu du porte-parole de la Maison-Blanche coïncide également avec l'arrivée d'Anthony Scaramucci comme directeur des Communications de la Maison-Blanche, censé le superviser. Après le départ de Michael Dubke, Sean Spicer cumulait les deux fonctions. Et son incompatibilité d'humeur avec l'homme d'affaires était de notoriété publique.
QU'EST-IL DEVENU? – Régulièrement moqué dans l'émission «Saturday Night Live», l'ancien porte-parole de la Maison-Blanche s'est offert une revanche lors d'une apparition surprise aux Emmy Awards en septembre. Il prépare également un livre sur son expérience à la Maison-Blanche qui devrait sorti dans le courant de l'année.POURQUOI EST-IL PARTI? – Le sulfureux directeur de la communication de Donald Trump, Anthony Scaramucci, aura tenu seulement onze jours à son poste. En cause: une interview dans le magazine New Yorker d'une rare vulgarité. «Je ne suis pas Steve Bannon, je n'essaie pas de sucer ma propre bite», avait-il notamment déclaré.
QU'EST-IL DEVENU? – «The Mooch», pour les intimes, a depuis fait son retour sur les plateaux TV où il défend bec et ongles la politique du président des États-Unis. Début janvier, il a nié la rumeur persistante de son retour à la Maison-Blanche.