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iMac Pro : première rencontre avec le nouveau monstre d’Apple

Écrit par sur décembre 16, 2017

Après son annonce en juin, l’iMac Pro est désormais disponible. Design, puissant et malgré tout silencieux, nous l’avons découvert en croisant le chemin de plusieurs développeurs qui ont pu l’utiliser depuis quelques semaines.

C’était il y a une éternité, avant le soleil estival, le raz de marée des iPhone à la rentrée… En juin dernier, à la WWDC 2017, les équipes de Tim Cook faisaient une entorse à leur culte du secret pour lever le voile sur le HomePod et l’iMac Pro.

Le premier est là pour répondre à la multiplication des assistants domestiques intelligents, et on l'attend toujours. Le second a pour mission de prouver – après les « ratés » relatifs des MacBook Pro – qu’Apple s’intéresse non seulement encore aux professionnels qui ont fait la gloire de ses machines… mais qu’il sait frapper fort, sans demi-mesure. De fait, si les fans d’Apple peuvent continuer à baver d’envie sur l’iMac Pro, il faut d'abord  remettre les pendules à l’heure.

Cette fois, il est vraiment là pour les professionnels

Car, sans même l’avoir testé, il est certain que cet iMac porte parfaitement sa particule. Il est le plus puissant des Mac jamais produits, il est donc réservé aux… professionnels. Une appellation qui nécessite peut-être une rapide redéfinition. De qui parle-t-on, à l’heure où un MacBook Pro 13 pouces flirte agressivement avec le grand public, malgré son extension ?

De même qu’on ne prend pas un marteau pour écraser une mouche, on n’achètera pas un iMac Pro pour surfer sur le Web ou faire du traitement de texte… même s’il le fait très bien. Non, l’iMac Pro est conçu pour les monteurs vidéo, les producteurs de musique, les réalisateurs, les photographes, les architectes ou encore les scientifiques… La liste est encore longue. Il est également pensé pour les développeurs, une population qui, semble-t-il, aime beaucoup Apple. Ainsi, sur GitHub, plate-forme sur laquelle convergent environ 26 millions de développeurs du monde entier, 60% des projets seraient soumis par des utilisateurs de Mac !

Comment le savons-nous ? Nous avons eu l’occasion de rencontrer l’iMac Pro et quelques-uns des développeurs qui l’utilisent depuis quelques semaines désormais. Soit pour développer des applications ludiques et musicales en VR, par exemple, soit pour améliorer leurs applications professionnelles : c’est le cas d’Adobe, de Maxon et bien entendu…d' Apple.Maintenant que le « spectre d’utilisation professionnelle » est mieux défini, dans toute sa diversité, intéressons-nous à l’iMac Pro et à ses multiples facettes.

Noir, c’est noir, il y a à nouveau de l’espoir

Plus le destin des PowerMac/Mac Pro a pris des airs de voie de garage, plus celui de l’iMac a ressemblé à une autoroute à au moins deux voies. Une pour les modèles grand public et une autre pour les modèles si solides qu’ils pouvaient faire de l’œil aux pros qui auraient cherché une station de travail tout en un. Depuis l’arrivée des écrans 4K/5K, l’appel du pied était évident, l’iMac (au moins en 27 pouces) est pensé pour donner satisfaction à la maison et au travail – à quelques bémols près.

Des bémols qui, avec la désertion du Mac Pro et l’apparition d’activités plus exigeantes en puissance, que ce soit la réalité virtuelle ou la 4K, faisaient que l’iMac manquait parfois de souffle. Sans oublier que ces usages (graphiques/vidéos) s’accompagnent aussi de la montée en puissance du développement et des usages de l’intelligence artificielle. Deux activités stratégiques qui ne sont pas étrangères au regain d’intérêt d’Apple pour les utilisateurs dits « scientifiques ».En attendant le nouveau Mac Pro l’année prochaine, l’iMac Pro est donc pensé pour être le Mac le plus puissant jamais produit, un monstre.

Et puisque son design est inchangé – à l’exception de deux ports USB-C supplémentaires, de deux grandes fentes sur la partie inférieure de son dos et d’une grille cachée derrière son pied – Apple a voulu le distinguer des autres iMac en le dotant d’un boîtier en aluminium noir – gris sidéral, si vous préférez. Le clavier et la Magic Mouse de série suivent le même traitement. Techniquement, c’est un détail, mais esthétiquement, visuellement, ce côté « badass » et classe en impose. L’effet n’aurait pas été le même en « rose gold ».

L’intérieur de la bête 

Le boîtier sombre a un autre avantage, il met parfaitement en valeur la dalle 5K, avec son milliard de couleurs et sa technologie P3, telle qu’on l’a déjà rencontrée dans les iMac présentés en juin dernier. Une merveille pour les yeux que les utilisateurs pourront d’ailleurs décider d’installer eux-mêmes (et a posteriori) sur un support VESA. Mais, comme nous le disait un représentant d’Apple, la « vraie histoire commence avec ce que nous avons fait à l’intérieur ».

En partenariat avec Intel, la firme de Cupertino propose non pas trois mais quatre processeurs au choix, tous issus de la toute nouvelle gamme de Xeon W, pensée pour les stations de travail les plus exigeantes et la VR. Les utilisateurs pourront ainsi choisir un modèle à 8, 10, 14 ou 18 cœurs – ces deux derniers processeurs sont d’ores et déjà commandables mais ne seront livrés qu’en janvier.

De même, la mémoire vive sera disponible en 32, 64 ou 128 Go. A noter que ces modules ne sont pas soudés à la carte mère et qu’il sera donc possible de mettre à jour la capacité totale de RAM. Néanmoins, il faudra passer par un professionnel agréé Apple, puisque l’iMac Pro ne présente aucune trappe pour y accéder. Ajoutons également que c’est le seul élément de la configuration qui pourra être dopé pour coller à des besoins grandissants.

Les deux modules de NAND qui assurent le stockage de 1, 2 ou 4 To ne pourront pas être changés. Pas plus que la carte graphique. Là encore, Apple offre le choix entre deux itérations de la dernière génération de GPU d’AMD, les Vega Pro 56 ou 64, avec respectivement 8 et 16 Go de mémoire HBM2.

Enfin, passons rapidement sur la puce maison Apple T2, qui est en soit une révolution, dont nous vous parlons dans cet autre article, et assure un niveau de performances et de sécurité renforcé.

Evolutif… grâce à sa connectique

Quand on regrette que cet iMac Pro ne soit pas plus évolutif, ce qui est un élément central pour définir une machine professionnelle, Apple avance une réponse sensée. Outre la configuration de base, qui est assez puissante, c'est tout l’écosystème d’Apple élaboré ces dernières années qui apportent une solution selon la marque. Besoin croissant de stockage ? Les ports Thunderbolt 3 au format USB-C sont synonymes de baies externes connectées avec des débits fulgurants. Sans parler même du port 10 Gigabit Ethernet, idéal pour les NAS pro.

Besoin de faire évoluer la carte graphique ? La solution repose d’une part sur macOS High Sierra et son Metal 2… et les ports Thunderbolt 3 permettent d'y connecter un eGPU. Prévu pour une disponibilité en version finale au printemps prochain, le support des processeurs graphiques externes est une voie en laquelle Apple croit fort, et pas seulement pour suppléer les puces mobiles un peu légères des MacBook Pro.