Un séisme fait au moins 415 morts en Irak et en Iran
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 13, 2017
Le tremblement de terre de magnitude 7,3 sur l'échelle de Richter a également fait dimanche soir des milliers de blessés. Il s'agit du séisme le plus meurtrier de l'année dans le monde.
Le bilan du séisme de magnitude 7,3 qui a touché dimanche soir le nord-est de l'Irak et des régions frontalières en Iran et en Turquie ne cesse de s'alourdir. Au moins 415 personnes ont été tuées et des milliers de blessées, selon un nouveau décompte donné ce lundi. L'essentiel des victimes était dénombré en Iran. C'est le séisme le plus meurtrier depuis le début de l'année 2017 mais pas le plus puissant, qui reste celui du 8 septembre au Mexique, d'une magnitude 8,2.
Après avoir placé initialement l'épicentre du séisme du côté irakien de la frontière, l'institut géologique national américain (USGS) le plaçait lundi -tout comme son homologue iranien- en Iran, tout près de la frontière, à une cinquantaine de kilomètres au nord de Sar-e Pol-e Zaham, la ville la plus touchée par le sinistre, avec 236 morts.
Selon l'Institut de géophysique de l'Université de Téhéran, le séisme a été suivi par plus de 150 secousses, dont une vingtaine d'une magnitude supérieure à 4, avec un maximum de 4,7 sur l'échelle de Richter. Les médias publics ont appelé la population au calme. «La situation est sous contrôle dans les zones frappées par le tremblement de terre», a assuré la télévision d'État.En Iran, 407 morts et 6700 blessés ont été recensés, selon le dernier bilan, toujours provisoire, de 16h45. Les personnes décédées sont toutes originaires de la province de Kermanshah, située à la frontière de l'Irak. «Nous sommes en train d'installer trois camps d'urgence» dans cette zone, a déclaré à la télévision d'État le gouverneur adjoint de Kermanshah. D'après l'agence officielle Irna, une trentaine d'équipes de secouristes du Croissant-Rouge iranien ont été envoyées dans l'ouest de l'Iran. Tandis que des centaines d'ambulances et des dizaines d'hélicoptères de l'armée ont été mobilisées pour les opérations de secours notamment dans les zones rurales. 200 blessés ont été évacués vers Téhéran par avion pour y être hospitalisés.En Irak, le séisme a été fortement ressenti à Bagdad et dans de nombreuses provinces. Le dernier bilan officiel du drame fait état d'une dizaine de morts et 336 blessés. À Darbandikhan, localité la plus touchée du côté irakien, les autorités ont appelé les habitants de la zone sud de la ville à quitter les environs, redoutant qu'un barrage n'ait été touché. «On n'avait pas vu ça ici depuis un siècle au moins», a affirmé à l'AFP un responsable local.La secousse a également été ressentie dans le sud-est de la Turquie. Selon les autorités ni dégâts ni victimes n'ont été enregistrés.
Écoles fermées et routes coupées
Des tentes, des couvertures, des produits alimentaires et de l'eau ont été distribués aux populations des différentes villes iraniennes, qui ont passé la nuit à la belle étoile. Interrogé par la télévision d'État, Pir Hossein Koolivand, le chef du Service national d'urgence iranien, a déclaré qu'il était «difficile d'envoyer des équipes de secours dans certains villages car les routes ont été coupées à cause de glissements de terrains».
Les vidéos ou photos diffusées par les médias iraniens montrent que plusieurs ensembles d'immeubles d'habitation de construction récente ont plutôt bien résisté. En revanche, les maisons basses ont subi d'importants dégâts. À Sar-e Pol-e Zahab, la ville la plus touchée par le sinistre, l'hôpital et la moitié des écoles du comté ont été endommagées. Dans le comté voisin de Dalahoo, nombre de villages ont été détruits à 100%, selon le préfet local cité par l'agence Tasnim.
Dans plusieurs provinces touchées par le tremblement de terre, les autorités ont appelé les habitants à dormir à l'extérieur des maisons et à se déplacer par précaution. Certaines villes sont privées d'électricité en raison du séisme. Les écoles devaient rester fermées lundi en Iran notamment celles de Kermanshah, où trois jours de deuil ont été décrétés.
L'Allemagne, la France, le Royaume-Uni, la Russie la Syrie et l'ONU ont présenté leurs condoléances. Berlin et les Nations unies ont proposé leur aide en cas de besoin.