Joggeuse disparue : «Elle était heureuse», souffle un proche
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 1, 2017
Gray-la-Ville (Haute-Saône), où Alexia Daval était installée, est ébranlée par la disparition de la jeune femme.
Le pas est ralenti, les yeux rougis par les larmes. D'Alexia Daval, ce proche n'arrive guère à parler, tant l'émotion l'étreint. Mais à tout prendre, un unique adjectif lui sied, pour décrire cette jeune femme de 29 ans disparue depuis samedi matin, et dont tous redoutent que le corps découvert calciné lundi dans un sous-bois d'une commune proche ne soit le sien : « rayonnante ». « Elle avait tout, elle était heureuse… heureuse », poursuit-il, la voix brisée, avant de rejoindre la famille et les intimes d'Alexia, réunis mardi après-midi à Gray-la-Ville (Haute-Saône), commune limitrophe de Gray, dans la maison où elle s'était récemment installée avec son époux.
Un pavillon qui symbolisait pour Alexia un tremplin dans sa vie de couple, après son mariage en août 2015 avec Jonathann, son compagnon depuis dix ans, mais aussi une continuité familiale : c'est là que vivaient, jusqu'à leur décès, ses grands-parents maternels. Il y a six mois, Alexia et son mari avaient réalisé de grands travaux dans la propriété, faisant notamment aménager une piscine dans le jardin.
Dans le voisinage, on se souvient avec émotion de cette enfant du pays, qui a fait toute sa scolarité dans cette jolie cité bourguignonne de 6 000 habitants, baignée par la Saône. « Depuis hier (NDLR : lundi), j'ai en tête cette image d'elle, gamine, qui venait avec sa sœur voir ses grands-parents après l'école. C'est terrible pour les parents, qui sont particulièrement appréciés ici, ce sont des gens travailleurs et serviables », souffle-t-il. Le couple avait repris un bar-PMU en centre-ville, où Alexia venait parfois donner un coup de main. Elle-même s'était destinée à une carrière dans la banque et exerçait dans une agence à Besançon (Doubs), en qualité de conseillère clientèle.
À la recherche du moindre indice
Une cellule psychologique y a été installée mardi pour accompagner les collègues de cette jeune femme « agréable, souriante et avenante », « équilibrée », selon tous ses proches. C'est d'ailleurs ce trait de caractère — quelqu'un de « carré dans sa tête » — qui a immédiatement poussé sa famille à s'inquiéter, excluant d'emblée l'hypothèse du suicide ou du départ volontaire samedi midi, quand l'alerte a été donnée.
L'affaire a d'ailleurs été immédiatement prise au sérieux par les gendarmes qui ont déployé d'importants moyens, organisant plusieurs battues dont l'une a abouti lundi en milieu de journée à la découverte d'un corps carbonisé, caché sous des branchages. Seule l'autopsie prévue jeudi permettra de confirmer qu'il s'agit bien du corps de la jeune femme. Mardi, en tout cas, les enquêteurs ont passé la scène de crime au peigne fin à la recherche du moindre indice. Ils s'intéressent aussi à l'entourage d'Alexia qui semblait connaître un bonheur simple, fait d'instants partagés avec ses proches et de moments de complicité avec son chat, qu'elle adorait.Vendredi soir, veille de sa disparition, la jeune femme avait justement goûté aux joies de retrouvailles familiales. Sa grande sœur Stéphanie, son aînée de cinq ans dont elle était très proche, était arrivée de région parisienne pour passer une semaine de vacances à Gray. La jeune banquière, qui avait posé des congés pour l'occasion, était tout particulièrement heureuse de voir son neveu, âgé de deux ans, dont on avait fêté l'anniversaire autour d'une raclette. Le lendemain, vers 9h15, sa sœur recevait un SMS : celle-ci lui annonçait qu'elle partait pour un footing à l'issue duquel elle passerait sans doute chez ses parents pour la voir. La dernière trace de vie d'Alexia.