Ministère de l’Intérieur : Collomb annonce une hausse de 6,8 % du budget
Écrit par Jonathan PIRIOU sur septembre 17, 2017
Alors que le gouvernement cherche à faire des économies dans tous les domaines, le ministère de l'Intérieur bénéficie d'une certaine marge de manœuvre. Invité dimanche du « Grand Jury » sur RTL-Le Figaro-LCI, Gérard Collomb a ainsi annoncé que « le budget du ministère de l'Intérieur [allait] augmenter de 6,8 % pour 2018 ». Une hausse « nette », selon lui.
De cette augmentation, 1,9 % seront alloués à la hausse du budget de la police, et ce alors que samedi, de nombreux membres des forces de l'ordre ont défilé à Pariset dans plusieurs autres grandes villes de France afin de dénoncer des conditions de travail de plus en plus dégradées. Conditions de travail sur lesquelles l'administration française a été alertée à plusieurs reprises, selon des documents internes auxquels Le Point a eu accès. Gérard Collomb a également confirmé que 10 000 nouvelles embauches dans la police sont prévues d'ici la fin du mandat d'Emmanuel Macron. Soit 1 500 à 2 500 recrutements par an. Des embauches qu'il estime nécessaires au vu d'un manque d'effectifs qui résulte, selon lui, de la révision générale des politiques publiques (RGPP) mises en place en 2007. Une révision qui a conduit à une « baisse des effectifs pendant cinq ans ».
Vétusté des commissariats, preuve de manque de moyens
Après la journée de manifestation des policiers, qui n'était pas sans rappeler le mouvement de grogne de 2016, Gérard Collomb a tenu à rassurer les forces de l'ordre françaises en livrant son analyse de la situation. « Il y a deux choses : le manque de moyens matériels, et le sens à donner à leur action, la confiance avec la population », a insisté le ministre de l'Intérieur. Deux éléments auxquels les policiers « sont sensibles ».
Le ministre a donc continué ses annonces en promettant que le budget alloué aux équipements matériels augmenterait de 5,4 % l'an prochain, soit une enveloppe de 196 millions d'euros. Environ 45 millions d'euros seront distribués « au niveau local, de manière à ce que l'on sache là où il faut agir », a également ajouté le locataire de la place Beauvau. Gérard Collomb souhaite donc « répondre » au mécontentement des policiers, dont beaucoup déplorent l'état d'extrême vétusté de certains commissariats.
Un classement de l'Union des policiers nationaux indépendante (UPNI) recensait samedi les pires établissements policiers de France. Des établissements que Gérard Collomb entend visiter afin de se rendre compte de la réalité du quotidien des forces de l'ordre, laisse-t-il entendre. Il se rendra notamment au commissariat de Coulommiers, en Seine-et-Marne, élu par l'UPNI pire commissariat de France. « Il est bourré de malfaçons », a reconnu Gérard Collomb. « Je ne veux pas visiter que ce qui va bien, mais aussi ce qui va mal. J'irai partout », promet-il.