Attentat de Londres : la police procède à de nouvelles perquisitions et arrestations
Écrit par Jonathan PIRIOU sur juin 5, 2017
De nouvelles perquisitions ont eu lieu en Grande-Bretagne lundi 5 juin, ainsi que « plusieurs arrestations », a annoncé la police deux jours après l’attentat meurtrier survenu à Londres, revendiqué par l’organisation Etat islamique (EI).
Samedi soir aux alentours de 22 heures, trois assaillants à bord d’une camionnette ont foncé dans la foule, à proximité du London Bridge, au cœur de Londres, puis attaqué des passants au couteau, faisant au moins sept morts, dont un Français, et 48 blessés.
Les trois assaillants, qui portaient de fausses ceintures explosives, ont été abattus par les policiers. A cinq jours d’élections cruciales pour le pays, il s’agit du troisième attentat qui frappe le Royaume-Uni en trois mois.Les policiers ont été appelés à 21 h 58, heure locale, à la suite de témoignages faisant état d’une camionnette fonçant contre la foule sur le pont. Holly Jones, une journaliste de la BBC présente sur le London Bridge lors de l’incident, assure que le véhicule se déplaçait à « près de 80 kilomètres [50 miles] à l’heure » et « a heurté environ cinq ou six personnes ».
Le véhicule est ensuite reparti vers le marché couvert voisin du Borough Market, et s’est immobilisé à la fin du pont, à quelques centaines de mètres de ce lieu de vie nocturne.
Là, les trois assaillants ont quitté le véhicule, armés de couteaux, et se sont précipités dans des bars proches, particulièrement bondés en cette soirée de finale de Ligue des champions qui était diffusée dans les pubs. Ils ont poignardé de nombreux passants. Deux témoins ont affirmé à la BBC avoir entendu les assaillants crier : « c’est pour Allah ! »
Les agresseurs ont été tués dans les huit minutes suivant le premier appel à la police, a précisé Scotland Yard. Au total, huit policiers ont tiré au total une cinquantaine de balles pour les neutraliser, un nombre « sans précédent » s’expliquant par le fait que les trois assaillants portaient « ce qui ressemblait à des vestes explosives, qui se sont révélées fausses ». Un passant a été blessé par les balles des policiers, mais son pronostic vital n’est pas engagé.
Que sait-on des auteurs de l’attentat ?
L’attentat – qualifié de terroriste dans la soirée par le police londonienne – a été revendiqué par l’organisation Etat islamique dimanche soir.
Les enquêteurs ont annoncé qu’ils connaissaient l’identité des trois assaillants mais qu’ils attendaient la fin des opérations pour les divulguer. De nouvelles perquisitions ont été réalisées lundi à l’aube, donnant lieu à plusieurs arrestations. Elles se sont déroulées notamment dans les quartiers de Newham et Barking, dans l’Est de la ville.
Dimanche, la police londonienne avait déjà procédé à 12 arrestations à Barking, un quartier multiethnique du grand Londres. Il s’agit de sept femmes et cinq hommes âgés de 19 à 60 ans. Un homme de 55 ans a ensuite été relâché sans être poursuivi.
Sept morts, dont un Français, 48 blessés dont 21 dans un état « grave »
L’attentat a fait sept victimes et blessé 48 personnes, dont 21 sont dans un état « grave ». Dimanche soir, le ministre des affaires étrangères français, Jean-Yves Le Drian, a annoncé qu’un Français était mort dans l’attaque, sept autres blessés, et un porté disparu.
La seule victime officiellement identifiée lundi matin s’appelait Christine Archibald et est une ressortissante canadienne. Dans un communiqué, sa famille a appelé chacun à honorer sa mémoire en « faisant de sa communauté un meilleur endroit ».
Hormis les blessés légers, soignés sur place, 36 personnes ont été hospitalisées dans cinq établissements différents de la capitale britannique, et Theresa May s’est rendue dimanche au King’s College Hospital, au chevet de victimes.
Un membre de la police des transports, qui a tenté de s’interposer sans armes face aux assaillants, a été grièvement blessé au visage et à la jambe, mais ses jours ne sont pas en danger.
La première ministre Theresa May veut éviter la propagation de l’extrémisme
Après une réunion consacrée à la sécurité, Theresa May a pris la parole dimanche depuis Downing Street, soulignant que le pays faisait désormais face à « une nouvelle forme de menace » terroriste. Selon elle, les attaquants « se copient les uns les autres », sans que les récentes attaques soient liées les unes aux autres, selon elle.