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Chômage sous Hollande, un quinquennat pour rien

Écrit par sur mai 24, 2017

Les personnes sans activité sont plus nombreuses qu’à l’arrivée de Hollande, selon Pôle Emploi. Mais pour l’Insee, le taux de chômage est plus faible qu’en 2012.Voici venue l’heure du bilan. Pôle Emploi a publié mercredi le nombre de chômeurs inscrits fin avril, soit les derniers chiffres imputables à François Hollande. Au cours de l’ultime mois du quinquennat, 36 300 chômeurs sans activité (catégorie A) sont sortis des listes, soit une baisse de 1 % en France métropolitaine sur un mois. Pôle Emploi recense ainsi 3,47 millions de chômeurs de catégorie A (3,73 millions en incluant l’outre-mer). En baisse sur un mois mais stable sur trois mois. En effet, le reflux d’avril ne résorbe qu’en partie le bond de 1,3 % en mars. Ce mois avait été marqué par l’arrivée de 43 700 nouveaux chômeurs. Près de 40 % de l’embellie péniblement atteinte depuis le pic de février 2016 s’étaient alors évaporés.

Du point de vue de Pôle Emploi, difficile, donc, d’observer une amélioration durable sous François Hollande. Depuis mai 2012, 549 000 chômeurs sans activité ont rejoint Pôle Emploi, 1,18 million en prenant en compte ceux en activité réduite.

Mais le constat est tout autre du côté de l’Insee, plus flatteur pour les cinq ans passés. Mi-mai, l’institut relevait une baisse de 0,4 % du taux de chômage en métropole sur le premier trimestre 2017. Soit 115 000 chômeurs de moins qu’en décembre. Même en incluant l’outre-mer (hors Mayotte), le chômage, à 9,3 %, est repassé sous le cap symbolique des 10 %. Et même à un niveau inférieur à ce qu’a connu Hollande lors de sa prise de fonction (9,7 %).

Ces divergences d’analyse entre Pôle Emploi et l’Insee s’expliquent par des méthodologies différentes. Le premier publie le nombre d’inscrits sur ses listes, alors que l’Insee calcule un taux de chômage rapporté à la population active chaque trimestre, selon les critères du Bureau international du travail (BIT). Mais les deux organismes s’accordent sur certains points, dont la fragilité persistante du marché du travail. Selon l’Insee, le «halo du chômage» – les personnes privées d’emploi sans être considérées comme chômeurs par le BIT – ne cesse de grandir : 1,5 million de personnes se trouvent dans cette zone grise. Le taux d’emploi en CDI est aussi en baisse depuis 2012, alors que les CDD et l’intérim gagnent du terrain. Pôle Emploi observe aussi ce phénomène, qui explique que le nombre d’inscrits ne cesse de jouer au yo-yo : chaque mois, des chômeurs quittent la catégorie A pour des contrats précaires qui ne les sortent pas durablement d’affaire.

Les deux sources s’accordent aussi pour dire que la situation des plus de 50 ans ne s’est pas améliorée. Ces derniers représentent une part importante des nouveaux chômeurs du quinquennat. Un bond qui s’explique en partie par des changements réglementaires : le recul de l’âge légal de départ en retraite et la fin de la dispense de recherche d’emploi pour les «seniors». Mais l’échec cuisant des contrats de génération, seul dispositif d’envergure en partie destiné aux quinquas, n’a pas aidé. En revanche, le nombre des inscrits à Pôle Emploi de moins de 25 ans est en recul de plus de 6 % sur un an, une tendance engagée depuis 2015. Plus de 300 000 emplois d’avenir ont été signés et la moitié des bénéficiaires étaient en poste six mois après la fin du contrat. Reste à savoir ce qu’il adviendra si le nouveau gouvernement ne prolonge pas ce dispositif. Le Monde révélait lundi que 60 % des crédits alloués aux emplois aidés pour 2017 ont été consommés par l’exécutif précédent. Si rien n’est fait, 62 000 d’entre eux pourraient rejoindre Pôle Emploi.

De même, il est également trop tôt pour évaluer les effets du vaste plan de formation des chômeurs lancé en janvier 2016. Les sorties des listes de Pôle Emploi pour cause d’entrée en stage ont atteint un pic en novembre 2016 (95 600 personnes), avant de redescendre en flèche. Et les deux tiers (sur un million) des formations engagées n’ont pas permis à leurs bénéficiaires d’obtenir une vraie qualification.