Attentat sur les Champs-Elysées: Récit d’une soirée tragique
Écrit par Jonathan PIRIOU sur avril 21, 2017
Un homme a ouvert le feu sur des policiers, semant la panique sur les Champs-Elysées. Récit d’une nuit sous haute tension…
Un homme a ouvert le feu jeudi soir sur des policiers sur les Champs-Elysées
Un policié est décédé, un second a été blessé, l'assaillant a été abattu
Il s'agit d'un acte terroriste, revendiqué par Daesh
C’est une soirée d’avril comme une autre, ni trop chaude, ni trop fraîche. Comme d’habitude, les Champs Élysées sont noirs de monde. Les touristes profitent de la grisaille parisienne sous le regard protecteur des nombreux policiers qui patrouillent sur la plus belle avenue du monde. Ils sont heureux. Pour une raison qui échappe aux Parisiens, les touristes aiment cet endroit. Sans doute parce qu’il est fait pour eux.est 20h50. Soudain, des coups de feu retentissent devant le magasin Mark & Spencer. Des gens crient, partent en courant, se bousculent. Ils ont peur. D’autant qu’il y a des victimes. Des policiers sont touchés. Et une femme est blessée. Un peu plus loin, les forces de l’ordre abattent un homme. La tension redescend un peu. La scène n’a duré que quelques minutes. Mais elle s’est passée sous les yeux apeurés des touristes du monde entier. La panique s’installe.
Un policier tué
Rapidement, des renforts de forces de l’ordre arrivent. Encore et encore. Le balai des gyrophares colore la nuit. On évacue les Champs, on ferme les rues et les stations de métro. Le secteur est bouclé. Les gens qui se trouvent dans les boutiques et dans les restaurants sont confinés à l’intérieur tandis que les victimes sont prises en charge par les pompiers et le Samu. A priori, il n’y en a que quatre. La touriste n’a été que légèrement blessée par des éclats. Mais un policier est décédé et deux autres sont blessés dont l’un grièvement. Ils appartiennent à la 32e compagnie d’intervention de la DOPC de la Préfecture de police.Pendant ce temps, les hommes de la BRI se déploient. Il faut agir vite. Se dépêcher de sécuriser les lieux, s’assurer que l’assaillant n’a pas de complice qui pourrait encore sévir. Ces policiers d’élite sont entraînés pour ça, et ce scénario, ils l’ont étudié, redouté. Un hélicoptère survole la zone. Les démineurs, eux, s’occupent du véhicule qui semble appartenir à l’agresseur. Objectif : être certain qu’il ne soit pas piégé. Arrivent enfin les agents de la police technique et scientifique qui vont figer la scène, recueillir les premiers indices
Que vient-il de se passer ? Et qui est cet homme qui a été tué par les policiers ? Dans un premier temps, le déroulement des faits est confus. Les enquêteurs vont d’abord se demander s’il ne pourrait pas s’agir d’un braquage qui aurait mal tourné. Les Champs Elysée sont en effet au coeur du triangle d’or de l’Ouest parisien, une zone où les attaques de bijouteries prestigieuses sont fréquentes. Mais très vite, après avoir entendu les premiers témoins, ils commencent à comprendre.
Arme automatique
L’homme est sorti d’une voiture. Il a pris une arme automatique et a ouvert le feu sur un car de policiers stationné le long de l’avenue. Déterminé. Des agents ont riposté. Il est alors parti en courant en tirant, avant d’être abattu. Il semble que l’assaillant les ait « délibérément pris pour cible », selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Pierre-Henry Brandet. Ce dernier a été envoyé sur place pour communiquer les premiers éléments de l’enquête. Et démentir les rumeurs. Non, il n’y a pas deux policiers tués mais un seul. Non, il n’y a pas eu de coups de feu tirés ailleurs. Il refuse de le confirmer, mais déjà les enquêteurs s’en doutent : il s’agit d’un attentat.