Cinq questions sur la possible levée de l’immunité parlementaire de Marine Le Pen
Écrit par Jonathan PIRIOU sur avril 14, 2017
Les juges d'instruction qui enquêtent sur les soupçons d'emplois fictifs de plusieurs assistants FN au Parlement européen ont adressé une demande en ce sens à Strasbourg, fin mars.
CINQ CHOSES A SAVOIR
"C'est normal, c'est la procédure classique", a sobrement commenté Marine Le Pen, vendredi matin. Selon les informations d'Europe 1, les juges d'instruction qui enquêtent sur les soupçons d'emplois fictifs de plusieurs assistants FN au Parlement européen ont demandé à ce dernier de lever l'immunité parlementaire de l'eurodéputée. Révélée à une dizaine de jours du premier tour de l'élection présidentielle, quel impact cette procédure peut-elle avoir pour la candidate du Front national ? Europe1.fr fait le point.
Pourquoi cette requête intervient-elle maintenant ?
Dans ce dossier, Marine Le Pen a déjà fait l'objet d'une enquête de l'Office européen de lutte anti-fraude (OLAF), qui lui a réclamé, comme à cinq autres députés européens, de rembourser les salaires de ses "assistants", soit 298.4000 euros. La dirigeante frontiste a refusé d'accéder à cette demande. Depuis le mois de février, Strasbourg ponctionne donc une partie de son salaire de député.
Mais depuis le 31 mars 2015, une enquête est également ouverte par la justice française dans ce dossier, pour abus de confiance et recel, escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé – c'est dans ce cadre que la demande de levée d'immunité a été formulée. Pourquoi deux ans après ? Parce que l'enquête est restée au niveau du parquet jusqu'à l'automne dernier, quand le procureur a décidé de transmettre le dossier à des juges d'instruction. C'est ce qui explique le "timing" de cette requête, à quelques jours du premier tour de l'élection présidentielle.