Hérault: Faits, victime, motivations… Le point sur le meurtre dans une maison de retraite
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 25, 2016
Un homme armé a fait irruption dans un Ehpad à Monferrier-sur-Lez, jeudi soir, tuant une aide-soignante de l’établissement. Une chasse à l’homme a été lancée…La petite commune de Montferrier-sur-Lez, dans l’Hérault, est encore sous le choc. Un homme armé et encagoulé, dont les motivations ne sont pas connues, a fait irruption jeudi soir dans la maison de retraite « Les Chênes verts », un établissement pour religieux et religieuses. Une femme a été retrouvée morte, tuée à l’arme blanche. L’assaillant, qui a pris la fuite, est toujours activement recherché.
Que s’est-il passé ?
Selon les premiers éléments, peu avant 22 h jeudi soir, « un individu seul, encagoulé et armé d’un couteau et d’un fusil à canon scié, a fait irruption dans la maison de retraite » près de Montpellier, ont affirmé des sources proches de l’enquête. « Vers 22 h, une femme travaillant dans cette maison de retraite a appelé les gendarmes, en disant avoir été attaquée par un homme », a relaté de son côté le procureur Christophe Barret. Cette femme, une employée de l’établissement, ligotée et bâillonnée mais qui a réussi à se libérer pour donner l’alerte, selon une source proche du dossier, a été retrouvée par les gendarmes « saine et sauve, mais très choquée », a ajouté le magistrat.En revanche, une autre femme a été retrouvée morte par les gendarmes à leur arrivée, a ajouté le procureur, sans dire comment elle avait été tuée. Une source proche de l’enquête a précisé qu’après l’avoir ligotée, l’homme a tué à l’arme blanche cette autre employée.
Qui est la victime ?
La victime, retrouvée morte à l’arrivée des secours, était une employée de cette maison de retraite. « Elle était aide-soignante ici. Elle est partie à 8 h du soir, puis elle ne reviendra pas à 6 h 30 du matin… Elle était d’une gentillesse, comment on peut lui faire du mal comme ça ? Elle est morte et moi je suis détruit, c’est terrible. […] », a témoigné le mari de la victime sur RTL.
Une soixantaine d’anciens missionnaires d’Afrique ainsi que six ou sept laïcs et six ou sept religieuses sont accueillis dans cet Ehpad (établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes), selon le maire de Montferrier-sur-Lez, Michel Fraysse. La Société des missions africaines (SMA) est une communauté de missionnaires catholiques européens, africains et asiatiques, qui compte un millier de membres, prêtres et laïcs, selon son site internet. La SMA a cinq « maisons » en France du même type que celle de Montferrier-sur-Lez.
Quelles sont les motivations du tueur ?
« En l’état de l’enquête, aucun élément ne permet de caractériser les motivations » du meurtrier, a déclaré à la presse le procureur de la République de Montpellier, Christophe Barret. L’hypothèse terroriste n’est à ce stade pas privilégiée, a par ailleurs avancé une source proche de l’enquête, alors que la France est frappée depuis près de deux ans par une vague d’attentats djihadistes sans précédent. Ces attaques ont fait 238 morts, dont un prêtre tué en pleine messe fin juillet à Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen.
Où en est l’enquête ?
L’unité spéciale de la gendarmerie déployée sur place, le PSIG-Sabre, a fouillé le bâtiment, situé dans un grand parc donnant lui-même sur un massif forestier jusqu’à 0 h 30. Un dispositif de recherches a été mis en place par les gendarmes pour retrouver l’assaillant en fuite.
Vers 2 h, une quinzaine de véhicules de police et de gendarmerie et une dizaine de véhicules de pompiers étaient toujours postés à quelques centaines de mètres de l’établissement. Un vaste périmètre de sécurité avait été déployé, s’étendant à plusieurs centaines de mètres, notamment jusqu’à une petite zone artisanale en bordure de la route reliant Prades-le-Lez à Montpellier.Des équipes du Raid et du GIGN, les unités d’élite de la police nationale et de la gendarmerie, étaient également sur place. L’enquête a été confiée conjointement à la gendarmerie et au SRPJ de Montpellier.