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Donald Trump se dit «impatient de travailler» avec Barack Obama

Écrit par sur novembre 10, 2016

Au lendemain de l'élection du candidat républicain à la présidence des États-Unis, le chef de l'État en exercice a reçu durant plus d'une heure son successeur dans le Bureau ovale.

L'image était, pour beaucoup, absolument inimaginable il y a deux jours: Barack Obama reçoit actuellement dans le Bureau ovale Donald Trump, dont la retentissante élection continue de provoquer une onde de choc, à travers les États-Unis et le monde. La rencontre a débuté à 11 heures (17 heures à Paris) entre les deux hommes qui ont échangé pendant plus d'une heure. À l'issue de cet entretien, Barack Obama a parlé d'une «excellente conversation» avec le futur président élu, et a affirmé qu‘ils avaient parlé de «politique intérieure, de diplomatie et de l'organisatoion de la Maison Blanche». «Ma priorité sera, dans les deux mois à venir, de faciliter la transition, et de faire tout mon possible pour qu'il (Donald Trump, NDLR) réussisse», a encore affirmé le chef de l'État en exercice. De son côté, le magnat de l'immobilier a dit être «impatient de travailler avec le président» Obama.

Depuis l'élection de Donald Trump, Barack Obama et Hillary Clinton ont multiplié les signes d'apaisement et les appels à l'unité. «Nous ne sommes pas d'abord démocrates ou d'abord républicains. Nous sommes d'abord Américains (…) Nous devons nous rappeler que nous ne formons en réalité qu'une seule équipe», a souligné le 44e président des États-Unis, qui quittera le pouvoir le 20 janvier. Insistant sur l'importance «du respect des institutions, de la loi» et «du respect les uns pour les autres», il a dit espérer que le milliardaire populiste soit fidèle à l'esprit de ses premiers mots – rassembleurs et apaisés – après la victoire.

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● Obama et Trump: deux hommes, deux visions du monde

Quel est l'état d'esprit de Barack Obama, qui a plusieurs fois affirmé durant la campagne que Donald Trump était une menace pour la démocratie américaine, au moment de lui remettre les clés de la Maison-Blanche? Bombardé de questions sur ce thème mercredi, son porte-parole Josh Earnest était à la peine. «L'élection est terminée, les Américains ont tranché. Ils ont choisi quelqu'un avec lequel le président Obama a des désaccords profonds. Mais cela ne le détournera pas de sa détermination à assurer une transition en douceur. Notre démocratie l'exige.» «Nous ne pouvons pas nous permettre d'élire ce type! Ce n'est pas possible! Ce n'est pas possible!», avait déclaré Barack Obama à Las Vegas, comme un cri du cœur, quelques jours avant le scrutin.

L'élection surprise de Donald Trump, portée par la colère d'un électorat se sentant ignoré des élites et menacé par la mondialisation, menace le bilan de Barack Obama, notamment en ce qui concerne le climat, l'assurance-santé ou encore les mesures favorisant le libre-échange. Le tribun populiste de 70 ans, qui sera le plus vieux président à entrer à la Maison-Blanche, et qui n'a jamais occupé de fonction élective, a en effet menacé durant la campagne de revenir sur plusieurs mesures prises par l'administration Obama.

L'inimitié des deux hommes a des racines parfois plus personnelles que leur appartenance politique ou leur vision du monde: pendant des années, Donald Trump a alimenté une théorie du complot aux relents racistes sur le lieu de naissance de M. Obama, avant de virer casaque brutalement durant la campagne, sans explication.

● D'autres entretiens prévus ce jeudi

Dans le même temps, Michelle Obama s'est entretenue à huis clos avec la très discrète Melania Trump, prochaine première dame des États-Unis. Le vice-président Joe Biden recevra quant à lui un peu plus tard son successeur, Mike Pence, qui se décrit comme «chrétien, conservateur et républicain… dans cet ordre».Après s'être entretenu avec son prédécesseur, Donald Trump, qui travaille à la mise en place de ses équipes, a également rencontré en début d'après-midi l'homme fort du Congrès, Paul Ryan, président de la majorité républicaine de la Chambre des représentants. Les deux hommes entretiennent des relations difficiles: Paul Ryan avait annoncé en pleine campagne qu'il ne défendrait plus le candidat républicain puis a finalement voté pour lui.

● Les anti-Trump se sont rassemblés dans tout le pays

Sous le choc, des milliers d'Américains se sont rassemblés mercredi soir dans une dizaine de villes, de New York à Los Angeles en passant par Washington, pour dénoncer les vues racistes, sexistes et xénophobes, selon eux, de Donald Trump. Alors que le magnat de l'immobilier était dans le Bureau ovale, plusieurs dizaines d'entre eux étaient présents avec des pancartes devant la Maison Blanche.

Mercredi soir, à Los Angeles, des milliers de Californiens inquiets et rageurs ont envahi un important axe routier et une effigie du nouveau président a été brûlée devant l'hôtel de ville. Des médias ont fait état de plusieurs interpellations. À New York, une foule s'est rassemblée au pied de la Trump Tower, domicile du président élu, scandant «Trump à la poubelle!».

La plupart des rassemblements ont été pacifiques mais à Oakland, en Californie, des bouteilles et des pétards ont été lancés sur la police, blessant plusieurs fonctionnaires. Selon une responsable, deux voitures de police ont aussi été incendiées.