Un homme abattu à Echirolles : la garde à vue des policiers levée par le parquet
Écrit par Jonathan PIRIOU sur octobre 29, 2016
Un habitant de la commune d’Echirolles a été abattu de cinq balles par la police, ce vendredi en début de soirée.
13h40 : Les cinq policiers placés en garde à vue vendredi soir après la mort d’un quinquagénaire à Echirolles vont être laissés libres. « Leur garde à vue va être levée vers 14 heures », a déclaré au Dauphiné Libéré Jean-Yves Coquillat, le procureur de la République de Grenoble. «L’enquête pour homicide volontaire va se poursuivre sous le contrôle du parquet dans le cadre de la flagrance », indique également le magistrat. « Nous allons travailler sur la balistique, sur l’arme de la personne décédée, et poursuivre nos investigations sur le scénario des faits », a confié M. Coquillat. Le travail des enquêteurs de l’IGPN et de la PJ va également consister à déterminer l’existence de la légitime défense, notamment à travers la notion de proportionnalité de la riposte des policiers face à la menace représentée par le quinquagénaire.
12 h 50 : Un rassemblement silencieux "de soutien" aux policiers placés en garde à vue vient d'avoir lieu devant l'hôtel de police de Grenoble, auquel ont participé plusieurs dizaines de policiers. "Il s'agit d'un cas d'école de légitime défense. Le fait que les cinq policiers aient eu la même réaction en faisant feu au même moment sur un homme qui les braquait avec une arme à feu dont ils ne savaient rien est très révélateur. Ils ont eu un acte de défense qui était nécessaire. Si le légitime défense n'existe pas dans un cas comme celui-là, elle n'existera jamais", vient de déclarer au Dauphiné Libéré Me Levy-Soussan, avocat des cinq policiers en garde à vue.12 h 25 : Selon le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, un "petit pistolet d'alarme a été retrouvé sur les lieux". Il s'agirait de l'arme avec laquelle l'homme a menacé les policiers avant qu'ils n'ouvrent le feu sur lui. Le drame s'est produit à 19 h 45, alors que la nuit etait tombée. Toujours selon le parquet, les gardes à vue se poursuivent.
11 heures : « Mon père était un bon père de famille. Un homme sans histoires, qui n’avait aucun antécédent judiciaire ». Dévasté par les événements survenus vendredi soir, le fils du quinquagénaire qui a trouvé la mort, abattu de cinq balles par la police, vient d’indiquer qu’il s’apprêtait, lui et sa famille, à porter plainte. «A ma connaissance, il n’avait pas d’arme à la maison. C’était un bon vivant, il aimait rire et partager et nous n’avions jamais entendu parler de conflit de voisinage en ce qui le concerne ». Père de quatre enfants, il travaillait au service carrosserie de la Sémitag, la régie des transports en commun de l’agglomération grenobloise. Selon le fils du quinquagénaire, ce dernier était seul à la maison hier soir lorsque le drame s’est produit. «Quand nous sommes arrivés dans la rue, la police avait barré l’accès. Une policière m’a alors appris que mon père était décédé. Elle m’a expliqué qu’il avait menacé ses collègues avec un objet indéterminé. Je ne comprends pas comment il est possible de tirer sur quelqu’un, comme cela, à cinq reprises : ils ne lui ont laissé aucune chance ».
« On nous a dit que les policiers avaient utilisé un taser, et que cela n’aurait pas fonctionné. Mais pourquoi ne lui ont-ils pas tiré dans les jambes ? Ce sont des policiers très entraînés. Nous sommes tous sous le choc. Nous ne comprenons pas », explique encore un autre proche de la victime. «Pour l’instant, nous n’avons eu accès qu’à très peu d’informations. Nous allons tout faire pour connaître la vérité. Pour savoir ce qui s’est réellement passé », reprend le fils du quinquagénaire.
0h30 :Un habitant de la commune d’Echirolles a été abattu de cinq balles par la police, ce vendredi en début de soirée, a appris ce soir le Dauphiné Libéré, qui s’est rendu sur place. Selon les premiers éléments de l’enquête, deux équipages de la sécurité publique sont intervenus pour un homme apparemment en état d’ivresse, qui venait de menacer un voisin avec une machette à la suite d’une altercation.
A l’arrivée des policiers, l’homme, qui se trouvait dans le jardin de son habitation, les aurait menacés avec une machette, puis aurait fiché cette machette dans le sol. « Il aurait alors pris un objet ressemblant à une arme de poing et l’aurait dirigé vers le groupe de policiers, qui avaient déployé deux boucliers balistiques », a indiqué Jean-Yves Coquillat, le procureur de la république de Grenoble, joint par le Dauphiné Libéré.
A cet instant, plusieurs policiers ont fait feu avec -au moins- une arme de poing et un fusil d’assaut, tuant l’homme âgé de 52 ans. Aucun élément complémentaire n’a été donné sur la nature exacte de l’objet pointé sur les policiers.
Selon le parquet, les cinq policiers présents ont été placés en garde à vue. « Il s’agit de mener une enquête objective, indépendamment de la polémique actuelle liée aux questions de police », a poursuivi le procureur, qui a saisi l’IGPN (Inspection générale de la police nationale) et la PJ.