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Jean-Pierre Coffe : cet habitué des clashs

Écrit par sur mars 30, 2016

Le chroniqueur gastronomique le plus célèbre du PAF n'a jamais été tendre avec ses congénères du petit écran, qu'il a dézingués avec ferveur tout au long de sa vie médiatique.Si l'on se souvient de lui comme d'un éminent gastronome en guerre contre la «malbouffe», Jean-Pierre Coffe était aussi passé maître dans l'art de descendre en flammes ceux qui ne rentraient pas dans ses bonnes grâces. Dans son autobiographie Une vie de Coffe ou dans ses nombreuses apparitions télé, Jean-Pierre Coffe aimait à titiller frontalement les personnalités du petit écran, ne maniant ni langue de bois ni politiquement correct.

Alors qu'il avait passé de longues années aux côtés de Philippe Bouvard dans le studio des Grosses têtessur RTL, il n'a pas hésité à attaquer son ancien acolyte dans une interview au magazine belge Télépro. «Je me demande vraiment qui est le vieux chien! C'est plutôt lui qui devrait être piqué! Il n'entend plus, ne voit plus et se fait écrire ses textes par d'autres.» Cette saillie faisait suite à une attaque en règle de Philippe Bouvard, qui avait estimé que Jean-Pierre Coffe sortait son livre comme «on sort un vieux chien: pour ses besoins». Classe. Dans son livre, le gastronome avait écrit au sujet du patron des Grosses têtes de l'époque: «Très autoritaire, souvent blessant, odieux même pendant l'émission, il traitera ses collaborateurs avec méchanceté».

Plus récemment, en mai dernier, le chroniqueur gastronomique s'en était pris à Jean-Luc Delarue, décédé en 2012 d'un cancer de l'estomac, sur le plateau de Toute une histoire sur France 2. «Je maintiens que c'est une cuvette de chiotte de gare. Attendez, à un moment, il faut quand même remettre les choses au point. Au début, quand il est arrivé à Canal +, on l'a pris sous notre aile, on l'a beaucoup aidé. C'était un petit gars formidable. Puis, tout à coup, est arrivé d'abord la fumette, ensuite le snif. Ça a été la dégringolade absolue. Et puis, le fait qu'il soit rentré avec autant d'argent, il a pris une tête comme ça.» Jean-Pierre Coffe a accusé l'animateur sulfureux de l'avoir «condamné à mort». «Allez dire à une assurance que j'ai perdu la tête, que j'ai perdu la mémoire, que je suis impotent et que je ne peux plus travailler, vous croyez que c'est bien ça?», s'était-il insurgé. Gros malaise en plateau.Jean-Pierre Coffe n'a pas non plus été tendre avec ceux qu'il a cotoyés à Canal+ pendant neuf ans, à partir de novembre 1984. Michel Denisot? «Un très bon professionnel, malheureusement peu généreux. Ses invités doivent surtout le mettre en valeur. On tape la balle contre un mur, il est tout sauf un sparing partner.» Alain de Greef, l'ancien directeur des programmes de la chaîne? «Son talent n'est pas discutable, mais son comportement de patron me semble indigne de la fonction qu'il occupe.» Guy Carlier? «Il a la très fâcheuse habitude de critiquer ses camarades en leur absence.»

Même Nicolas Sarkozy, en a pris pour son grade. À l'époque ministre du Budget, l'ancien chef de l'État avait rencontré Jean-Pierre Coffe, lui demandant de le tutoyer. «Je n'avais jamais vu de ma vie Sarkozy. En plus, je n'ai jamais voté pour lui. Et vous voudriez en plus que je le tutoie, c'est-à-dire que je joue la comédie pour faire le copain. Non! Je lui ai dit “non, monsieur le ministre, je ne vous connais pas”», s'était-il exclamé dans l'émission Thé ou Café, sur France 2. Au sujet du contrôle fiscal qu'il a eu la désagréable surprise de subir quinze jours plus tard, Jean-Pierre Coffe a accusé à l'époque Nicolas Sarkozy d'en être à l'origine. Et de poursuivre: «Je trouve ça tellement minable, un type qui ambitionne d'être président de la République, qui fout un contrôle fiscal à un mec qui refuse de le tutoyer, un gugus de la télé. C'est monstrueux, d'une vulgarité. Je trouve ça répugnant. Ça donne pas envie de voter pour lui en tout cas!»