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Le chômage en baisse en janvier

Écrit par sur février 24, 2016

Voilà un chiffre de nature à remonter le moral du gouvernement – en particulier celui de la ministre de l’emploi, Myriam El Khomri, sous le feu de critiques depuis quelques jours à cause de sa réforme controversée du droit du travail. Selon les statistiques publiées, mercredi 24 février, par ses services, le nombre de demandeurs d’emploi sans aucune activité (catégorie A) a reculé de 27 900 personnes au mois de janvier, en métropole (– 0,8 % en un mois). Il s’agit de la plus forte diminution depuis le début du quinquennat de François Hollande, si l’on excepte celle qui s’était produite en août 2013 à cause d’un « bug » dans les relances par SMS des chômeurs : ce mois-là, les effectifs d’inscrits au Pôle emploi (dans la catégorie A) avaient reflué de quelque 32 500 personnes.

Si l’on se penche sur le sort des demandeurs d’emploi ayant travaillé plus de soixante-dix-huit heures durant le mois (catégorie C), la tendance est à la hausse (+ 1,3 %). Mais pris globalement (c’est-à-dire en additionnant les personnes sans activité et avec), les chiffres baissent (– 0,3 %). Même constat en raisonnant avec lesoutre-mer : le nombre de chômeurs (relevant des catégories A, B et C) a diminué de 0,3 % pour redescendre à un niveau qui reste massif : un peu plus de 5,764 millions personnes.

Toutefois, les données de janvier sont difficiles à analyser car le nombre de personnes qui sont sorties des catégories A, B et C pour « défaut d’actualisation » de leur dossier a fait un bond « inexpliqué », selon la Direction de l’animation, de la recherche, des études et des statistiques du ministère. Elle appelle donc à interpréterles résultats « en tendance », c’est-à-dire sur une période plus longue que le mois.

Le chômage de longue durée s’amplifie

L’évolution est positive en particulier pour les jeunes dans l’Hexagone : – 8 000 demandeurs dans la catégorie A (– 1,5 % en un mois et – 5 % en un an). Les moins de 25 ans « ne sont plus que » 514 000 à chercher du travail. Fait notable à relever, le coup d’arrêt à la progression du nombre de chômeurs de 50 ans et plus ; il s’est stabilisé en janvier, tout en enregistrant une hausse marquée sur un an (+ 7,8 %).

Le gros point noir reste le chômage de longue durée, qui continue de s’amplifier. Les effectifs des personnes inscrites au Pôle emploi depuis au moins un an s’étoffent de 0,3 % en janvier, en métropole (dans les catégories A, B et C). La hausse est encore plus significative pour celles qui sont dans cette situation depuis trois ans et plus (+ 0,8 %). Au total, la part des chômeurs de longue durée sur l’ensemble du territoire national s’élève désormais à 45,8 % (soit près de 2,643 millions de personnes).

Lire aussi :   Dégressivité : à Pôle emploi, on déplore « un retour à l’âge de pierre »

Hypothèses de croissance moins favorable

Dans un communiqué diffusé mercredi, Mme El Khomri se garde bien de céder au triomphalisme. Selon elle, le recul observé en janvier « confirme la tendance qui se dessine depuis l’été dernier ».

« Au-delà des variations mensuelles observées ces derniers mois, et qui caractérisent une reprise de l’activité économique, le nombre de demandeurs d’emploi est stable sur les huit derniers mois. » 

Ces chiffres sont annoncés au lendemain de la publication par l’Unedic de nouveaux calculs qui corrigent ses prévisions pour 2016. L’organisme chargé de la gestion de l’assurance chômage tablait, en octobre 2015, sur une diminution en 2016 de 51 000 demandeurs d’emploi relevant de la catégorie A, alors que le reflux ne toucherait plus que 26 000 d’entre eux. L’Unedic se fonde sur un scénario de croissance économique moins favorable, de + 1,4 %, soit 0,1 point de moins que dans sa projection d’octobre.

L’Unedic ajoute que la diminution du nombre de chômeurs inscrits en catégorie A est imputable au plan de formation de 500 000 demandeurs d’emploi annoncé par François Hollande le 31 décembre 2015. Ces personnes, en commençant un stage, seront, en effet, reclassées de la catégorie A en catégorie D. Autrement dit, et même si le but de ce plan d’urgence n’était pas d’enjoliver les chiffres, le bilan en 2016 pourrait être meilleur que celui de 2015 grâce à un artifice.

Lire aussi le décryptage :   Les chômeurs ne sont pas responsables du déficit et de la dette de l’assurance-chômage