Test de la Fossil Q Founder : la plus lourde des montres Android Wear
Écrit par Jonathan PIRIOU sur janvier 16, 2016
Les montres connectées ne sont plus l’apanage des fabricants d’électronique. Après Tag Heuer, voici que Fossil, un concepteur et fabricant américain de montres et de maroquinerie, a lui aussi décidé d’entrer sur ce marché balbutiant et prometteur. La Fossil Q Founder est donc la première montre de la marque à embarquer un OS de montre connectée, Android Wear. C’est aussi et avant tout une montre qui se veut esthétique, sans aucune prétention sportive. Que vaut vraiment ce premier essai ?
D’un point de vue technique, la fiche technique de la Q Founder est d’un très grand classicisme. Elle embarque un écran dans la moyenne (celui de la Huawei Watch fait 1,4 pouce tandis que celui de la Moto 360 2 fait 1,56 pouce), un SoC que l’on est amené à voir de plus en plus souvent sur les objets connectés, un Intel Atom, un gros giga de RAM (les autres montres embarquant généralement 512 Mo) et 4 Go de mémoire interne. Techniquement, c’est une bonne montre, qui se révèle même légèrement supérieure à la moyenne.
Mais l’enjeu de cette Fossil Q ne se situe pas vraiment au niveau de sa fiche technique. Du fait de son constructeur, plus grand public que les traditionnels fabricants d’électronique, elle se destine avant tout à toucher un nouveau public, plus large et qui ne connaît pas forcément Android Wear. C’est sûrement ce qui explique sur cette montre l’absence de GPS et de capteur de rythme cardiaque. Qu’on se le dise, la Q Founder est une montre que l’on ne portera pas pour faire du sport, mais tout simplement pour son aspect esthétique.
Et c’est bien de ce point de vue que cette fiche technique est la plus inquiétante. Entre un boîtier de 47 mm, une épaisseur de 13 mm ou encore un poids de plus de 70 grammes, la Q Founder est de loin la montre la plus grosse et la plus lourde de toutes les montres connectées sous Android Wear.
Design : rondeurs ou obésité ?
Commençons donc par les bons points concernant le design de cette montre. La Q Founder ressemble à une montre et non à un appareil connecté. Ça n’a l’air de rien, mais l’apparence « gagdet » de la Moto 360 en fait un objet connecté immédiatement identifiable. Ici, tout (ou presque, on y reviendra dans la partie écran) rappelle une bonne vieille montre. Cadre et bracelet en acier inoxydables, couronne sur le côté (qui est un bouton, elle ne tourne pas) de la montre jusqu’aux cadrans personnalisables sur l’application dédiée sont fait pour ajouter un côté esthétique plutôt réussi…À condition d’aimer les grosses montres. Car c’est bien là le principal problème de cet appareil. Fossil ne propose en effet qu’un seul boîtier de Q Founder. Et ce boîtier, il fait 47 mm de diamètre, pour une épaisseur de 13 mm. Ajoutez à cela un poids de 72 grammes et vous obtenez une montre qui est tout sauf discrète et ne s’oublie jamais au poignet. C’est gros, trop gros, et son design tout en métal brillant la rend beaucoup moins discrète qu’une Moto 360 pourtant presque aussi épaisse et grosse que la Q Founder.
Et c’est un véritable problème. À la rédaction, par exemple, je fais partie des personnes qui ont un petit poignet et la montre ne rend pas très bien. À mon sens, il faut avoir des avant-bras assez forts pour pouvoir porter correctement cette montre. Le bracelet en métal (il existe également une version en cuir, plus légère), rajoute encore à cet aspect massif.Ce poids et cette taille ont également des conséquences sur le bracelet et la façon de porter la montre. Dans le cas de notre bracelet en métal, doté d’un fermoir à triple charnière, il est important de régler précisément la taille du bracelet (ce qui demande au passage de faire un peu de mécanique pour enlever les maillons, mais rien de bien compliqué) de façon à ce que celui-ci soit parfaitement ajusté au poignet. Réglez-le un peu trop lâche et vous aurez droit à une séance d’épilation du poignet aussi longue que douloureuse, associée à la sensation désagréable de sentir la montre se balader au bout du bras, du fait du poids du boîtier. La bonne nouvelle, c’est que ce bracelet peut très facilement être changé, grâce à son attache et sa taille standards, si l’on ne parvient pas à le régler à la bonne taille.
Un écran rogné par une barre noire
Pour son écran, Fossil n’a pas opté pour de l’AMOLED, mais pour un écran LCD plus classique. Sa définition de 360 × 326 pixels, tout comme sa résolution de 240 ppp, sont tout ce qu’il y a de plus classique sur ce genre d’appareils. Ce qui l’est moins en revanche, c’est la barre noire située sous l’écran, et similaire à celle de l’écran de la Moto 360 qui vient rogner l’affichage. Certes, elle contient, comme les Moto 360, un capteur de luminosité ambiante qui permet d’adapter la luminosité de l’écran en fonction de la lumière alentour. Mais elle coupe une partie de l’affichage et gâche le design de cette montre. C’est d’autant plus décevant qu’il s’agit d’une montre (et d’une marque) qui mise sur l’esthétique.
Je suis également un peu dubitatif sur la capacité de ce capteur de luminosité ambiante à régler correctement la luminosité de l’écran de la Q Founder. En luminosité automatique, je trouve que l’écran a tendance à être trop sombre. Alors qu’en mode manuel, en réglant la luminosité sur 3, celle-ci me semble parfaite, ni trop foncée, ni trop claire. Quant à l’écran en lui-même, il est bon, avec des couleurs claires et fidèles et une réactivité tactile tout à fait satisfaisante.
Une application géniale pour personnaliser ses cadrans
On ne revient pas sur Android Wear, l’OS qui anime cette montre, puisqu’il est identique à toutes les autres montres sous Android Wear. S’il permet depuis quelques semaines de se connecter à des iPhone, son intérêt est toujours aussi discutable plus d’un an et demi après sa sortie. Dans l’ensemble, il s’agit toujours de déporter les notifications du téléphone sur son poignet et de parler à sa montre pour envoyer des SMS, en plus de profiter de quelques applications de suivi d’activité ou de localisation.Dans le cas de Q Founder, il n’y a d’ailleurs rien à redire. Qu’il s’agisse des performances ou du microphone pour donner des ordres à sa montre, je n’ai jamais rencontré le moindre problème. Encore heureux, étant donné que la montre embarque la même configuration que la Tag Heuer Connected, à savoir un SoC Intel Atom Z34XX associé à 1 Go de RAM, là où les autres montres sous Android Wear doivent se contenter d’un Snapdragon 400 et de 512 Mo de mémoire vive. À noter, la Q Founder n’embarque ni GPS, ni capteur de rythme cardiaque.La seule petite originalité logicielle de la montre de Fossil provient de l’application officielle de la marque, Fossil Q, qui permet de personnaliser certains cadrans de la montre. De base, il en existe six différents, plus ou moins réussis et plus ou moins pratiques. L’idée de génie de Fossil est de permettre à l’utilisateur de modifier de nombreux paramètres de ces cadrans : couleurs, motifs fonctions affichées à l’écran en plus de l’heure. Il est donc possible de concevoir un cadran qui convient parfaitement à ses usages. Le genre d’applications que chaque constructeur de montres devrait fournir avec ses appareils connectés.