Les drapeaux en berne pour le pape : François Bayrou favorable… alors qu’il y était opposé il y a 20 ans
Écrit par Jonathan PIRIOU sur avril 23, 2025
Cette décision est honteuse pour notre République laïque. Honteuse », dénonce sur X Pierre Ouzoulias, sénateur communiste des Hauts-de-Seine. En passant, il exhume une déclaration du Premier ministre François Bayrou, datant de… 2005.
Le maire de Pau avait alors critiqué la mise en berne des drapeaux à l’occasion de la mort… du pape Jean Paul II. « Je n’aurais certainement pas pris une telle décision », déclarait celui qui était alors le président de l’Union pour la démocratie française (UDF), devenue MoDem, jugeant alors que cela « ne correspond pas à la distinction qu’il faut faire entre convictions spirituelles et choix politiques et nationaux ».
En 2025, au lendemain de la mort du pape François à l’âge de 88 ans, Matignon a pourtant annoncé la mise en berne des drapeaux sur les bâtiments publics ce samedi 26 avril 2025, jour des obsèques qui se tiendront place Saint-Pierre au Vatican en présence d’Emmanuel Macron.
Une mesure symbolique en hommage à l’évêque de Rome, qui contraste donc, totalement, avec les déclarations faites par le leader centriste il y a 20 ans, lorsque Jean-Pierre Raffarin, avait pris une décision similaire après le décès du pape Jean-Paul II en avril 2005.Un État neutre depuis la loi sur la séparation des Églises et de l’État
Alors que la France célébrait en 2005 le centenaire de la loi sur la séparation des Églises et de l’État, une partie de la classe politique de l’époque, dont François Bayrou, avait donc condamné cette mesure.Bien qu’elle ne mentionne pas explicitement le terme, la loi de séparation des Églises et de l’État adoptée en 1905 est considérée comme le texte fondateur de la laïcité en France.Les gens changent en vieillissant »
« À l’époque, les circonstances n’étaient peut-être pas les mêmes, ce n’était pas le même pape non plus, sans oublier les qualités propres à François », a répondu un proche de François Bayrou interrogé par Le Figaro tout en ajoutant que « les gens changent en vieillissant ».
« Pensées pour tous les enseignants qui auront à expliquer demain la laïcité à nos enfants dans leur salle de classe », a réagi de son côté Benjamin Griveaux, ancien ministre d’Emmanuel Macron sur les réseaux sociaux.Des drapeaux qui font réagir
Les drapeaux en berne après la mort d’un pape ? Les critiques fusent en ce milieu de semaine contre cette décision, au nom de la laïcité justement.
Pourtant, dès lundi, le maire de Nice Christian Estrosi avait annoncé la mise en berne des drapeaux de l’Hôtel de ville tandis que la maire de Paris Anne Hidalgo avait fait le choix d’éteindre la tour Eiffel.
Benjamin Griveaux, porte-parole du gouvernement de 2017 à 2019, a également réagi sur X (ex-Twitter). « Dans la République laïque, on ne met pas les drapeaux en berne suite à la disparition d’une autorité religieuse », a-t-il écrit.