Un nouveau Nutri-Score bientôt dans votre supermarché : voici ce qui change avec le (sévère) mode de calcul
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mars 14, 2025
Il devra mieux orienter les consommateurs vers les produits plus équilibrés. Sans « pénaliser » pour autant les « produits du terroir », assure le gouvernement.En dépit de dissensions gouvernementales, au nom de la lutte contre le surpoids et l’obésité, tout en donnant des garanties au secteur agro-alimentaire. Le nouveau Nutri-Score a (enfin) été validé, ce vendredi 14 mars 2025.Compte tenu des enjeux impératifs de santé publique, les ministres ont décidé de signer l’arrêté modifiant les règles de calcul du Nutri-Score.Gouvernement
« Lutter contre le surpoids, l’obésité »
Il s’agit avant tout de « lutter contre le surpoids, l’obésité » avec, derrière, « des sujets aussi lourds que les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers », a précisé la ministre de la Santé, Catherine Vautrin, sur TF1.
Gage toutefois donné au secteur agro-alimentaire : les ministres assurent qu’ils seront « attentifs à ce que ce système […] ne nuise pas aux produits issus de la richesse de nos terroirs et symboles de notre patrimoine culinaire ».
Ils entendent rester « vigilants aux effets de bord » que la nouvelle méthode de calcul du Nutri-Score « engendre pour les produits issus du savoir-faire français ».Deux ans pour changer les emballages
Les entreprises et marques engagées dans cette démarche volontaire ont, par ailleurs, « deux ans pour mettre à jour leurs emballages et apposer le nouveau Nutri-Score », selon ce communiqué des membres du gouvernement de François Bayrou.
Dans le détail, les ministres Catherine Vautrin (Travail, Santé, Solidarités), Yannick Neuder (Santé, Accès aux soins), Éric Lombard (Économie), Véronique Louwagie (Commerce) et Annie Genevard (Agriculture) ont tous apposé leur signature.Les produits du terroir défendus par la ministre
Ce feu vert gouvernemental semblait encore loin d’être acquis la semaine dernière. Pourtant, de précédentes équipes gouvernementales avaient validé cette nouvelle mouture, plus sévère à l’égard de certains produits alimentaires transformés.
Mais l’actuelle ministre de l’Agriculture Annie Genevard avait publiquement assumé bloquer la publication de l’arrêté qui devait permettre l’entrée en vigueur du nouveau Nutri-Score, lui reprochant de donner une mauvaise note aux produits « remarquables » du terroir, fromages et charcuterie notamment.
« Nutri-Score, oui mais… » a-t-elle encore insisté ce vendredi matin dans un message publié sur X, évoquant une nouvelle fois sur les « limites » du dispositif « qu’il est crucial de corriger » pour ne pas « injustement pénaliser » les « produits du terroir ».Nouveau mode calcul
Conçu par des spécialistes de la nutrition, le Nutri-Score a été mis en place en 2017 en France, sur la base du volontariat, et dans six autres pays européens. Cet étiquetage classe les produits alimentaires de A à E en fonction de leur composition et de leurs apports nutritionnels.
En particulier, le nouveau mode de calcul permet « d’améliorer la différenciation entre les aliments selon leur teneur en sel et sucres », ainsi que la classification des poissons gras, des huiles moins riches en acides gras saturés et des boissons, rappelle le communiqué des ministres.
« Il sera demandé aux ministères concernés d’étudier » les « effets de bord » potentiels et « d’initier au niveau européen des échanges pour voir comment mieux les prendre en compte ».