Journée des droits des femmes : un pays sur quatre témoigne de régressions sur l’inégalité de genre, selon un rapport de l’ONU

Le droit des femmes a reculé dans 1 pays sur 4, a établi l’Organisation des Nations Unies (ONU) dans un rapport. Plusieurs institutions démocratiques, les nouvelles technologies ainsi que le changement climatique en seraient les principales menaces.

Le sexe féminin, principale cible. Tandis que la journée internationale des droits des femmes met en lumière les inégalités qu’elles subissent au quotidien, l’ONU a récemment publié un rapport démontrant les progrès réalisés entre 2010 et 2023, mais aussi les priorités d’actions.

«Près d’un pays sur quatre témoigne de régressions sur l’égalité de genre», a recensé l’agence des Nations unies dans son rapport, trente ans après la Déclaration et le Programme d’action de Beijing, en marge de la journée internationale des droits des femmes. 

De nombreux efforts à poursuivre

Sur l’ensemble du rapport, le bilan est mitigé. Depuis la dernière grande conférence mondiale sur les femmes à Beijing (Chine) en 1995, de nombreux points restent à poursuivre. Par exemple, la représentation féminine au sein des parlements a plus que doublé depuis trente ans, mais trois quarts des parlementaires restent des hommes. 

Si la part globale de femmes bénéficiant d’une protection sociale a augmenté d’un tiers entre 2010 et 2023, pas moins de 2 milliards de femmes n’ont toujours pas accès à une couverture sociale. 

Les écarts en matière d’emploi restent encore un très large point d’amélioration. En effet, en France, le revenu salarial moyen des femmes en 2023 était inférieur de 22,2% à celui des hommes dans le secteur privé, a rappelé l’Insee. Toujours en matière d’emploi, la différence stagne depuis des décennies, a rapporté l’ONU. Environ 63% des femmes entre 25 et 54 ans exercent un travail rémunéré, contre 92% chez les hommes. 

Des constats alarmants

En revanche, d’autres points soulignés par le rapport sont bien plus préoccupants. En dix ans, les violences sexuelles liées aux conflits ont augmenté de 50%, dont 95% sont subis par des enfants ou des jeunes filles. Dans 12 pays d’Europe et d’Asie centrale, plus de la moitié des femmes ont subi au moins une forme de violence sexiste en ligne. 

Dans le monde, 736 millions de femmes, soit une sur trois, ont déjà été victimes de violence physique ou sexuelle de la part d’un conjoint ou de violence sexuelle de la part d’un autre agresseur. En France, 139 féminicides ont été recensés en 2024 et 23 ont été dénombrés depuis janvier 2025.  

En ce qui concerne les sujets liés à la maternité, 40% des femmes dans le monde vivent dans un pays qui restreint ou interdit le droit à l’avortement. L’OMS a ainsi estimé que 25 millions d’interruptions de grossesse non sécurisées ont été pratiquées chaque année entre 2010 et 2014. Entre 39.000 et 47.000 femmes perdraient notamment la vie lors de ces interventions. Le rapport établit de nombreux axes de solution afin de réduire les inégalités : réduire la pauvreté, une révolution numérique, une justice climatique, des accès à la sécurité et à la paix ou encore un pouvoir de décision plein et égal.