Le Premier ministre François Bayrou annonce vouloir un débat “plus large” que le droit du sol sur “qu’est-ce que c’est d’être Français
Écrit par Jonathan PIRIOU sur février 7, 2025
François Bayrou a jugé vendredi « trop étroit » un débat sur le seul droit du sol comme suggéré par son ministre de la Justice Gérald Darmanin et a souhaité un débat « plus large », qui intègrerait cette question sensible sur ce que « c’est qu’être Français ».
« Ce débat public (sur le droit du sol, ndlr) est trop étroit et il faut un débat public approfondi et beaucoup plus large que ça », a affirmé le Premier ministre. Il répondait depuis Matignon à la radio RMC installée dans la ville de Pau dont il est resté maire.
« Vous voyez bien ce qui fermente depuis des années. Ce qui fermente, c’est qu’est-ce que c’est qu’être Français? Qu’est-ce que ça donne comme droit? Qu’est-ce que ça impose comme devoirs ? Qu’est-ce que ça procure comme avantages? Et en quoi ça vous engage à être membre d’une communauté nationale? A quoi croit-on quand on est Français? », a ajouté François Bayrou, qui a fait récemment polémique en évoquant un « sentiment de submersion » migratoire.
Il s’exprimait au lendemain de l’adoption, par l’Assemblée nationale, lors d’une séance particulièrement houleuse, d’une proposition de loi portée par la droite visant à durcir les restrictions au droit du sol à Mayotte.
Il a rappelé avoir proposé « depuis déjà douze ans ou quinze ans » de se pencher sur la situation de Mayotte et de la Guyane, « dans laquelle il y a des milliers et des milliers de personnes qui arrivent avec l’idée que, s’ils mettent au monde des enfants là, ils seront Français ». « Tout cela, évidemment, ça mérite d’être reconsidéré », a complété le chef du gouvernement.
« On peut entrer dans un débat, il faut réfléchir à la manière dont (il) se développe, est organisé » mais « on ne va pas tout repousser » à la présidentielle, a estimé le Premier ministre.
« Tous les problèmes qu’on identifie, on va les traiter, on va en tout cas les débattre, on va les approfondir et il n’y a pas de raison de repousser éternellement », a-t-il développé et « il faut apprendre à débattre, à échanger des convictions ou des arguments, sans s’insulter, sans se condamner à la vindicte publique, sans être cloué au pilori, sans être considérés comme des ennemis de la Nation ».