François Bayrou nommé Premier ministre : nouveau gouvernement, budget… voici ce qui l’attend désormais

C’est un début de fonction sur les chapeaux de roue pour François Bayrou. À peine nommé Premier ministre, le président du MoDem a un programme bien chargé.Enfin. Après 10 jours d’attente et de spéculations, on connaît enfin qui succède à Michel Barnier au poste de Premier ministre. Emmanuel Macron en a fait l’annonce, ce vendredi 13 décembre 2024 midi : il s’agit de François Bayrou.

Un début de fonction sur les chapeaux de roues, puisque c’est un programme chargé qui attend maintenant le président du MoDem.Composer un nouveau gouvernement

On connaît la tête de file, il faut que le reste de l’exécutif soit nommé. À peine nommé Premier ministre, François Bayrou a la lourde (mais délicate) tâche de composer son gouvernement.

Certes, selon l’article 8 de la Constitution, c’est Emmanuel Macron qui désigne les membres du gouvernement, mais « sur la proposition du Premier ministre ». Qui reste, qui fait ses valises, combien de ministres, combien de secrétaires d’État…

Autant de questions auxquelles le président du MoDem doit répondre au plus vite. Enfin, normalement. Son prédécesseur Michel Barnier avait mis 16 jours à valider son gouvernement : nommé le 5 septembre 2024 à Matignon, il avait dévoilé les membres de l’exécutif le 21 septembre.(Tenter de) faire l’unanimité

Puis, une fois que l’équipe est au complet, François Bayrou va devoir convaincre. Michel Barnier laisse derrière lui une crise politique profonde, issue de la dissolution de l’Assemblée nationale en juin et égrenée par une bataille entre les différents partis.

C’est d’ailleurs une motion de censure, d’abord menace puis réalité, qui a eu raison de Michel Barnier après quelques mois seulement à Matignon. Et François Bayrou, en sa qualité d’allié historique d’Emmanuel Macron, va avoir du pain sur la planche.

« Le nom de François Bayrou s’est imposé ces derniers jours comme le plus consensuel. Il est apparu comme la personnalité la plus à même d’assurer l’unité et de former le gouvernement d’intérêt général appelé […] par le président de la République », a confirmé l’Élysée auprès d’actu.fr.

« Il doit prendre en considération la nouvelle donne [politique] », a grincé d’office Jordan Bardella, président du Rassemblement national (RN), quelques minutes après l’annonce de la nomination de François Bayrou.Préparer un discours de politique générale

Pour l’heure, Jordan Bardella n’évoque pas de potentielle censure à l’encontre de François Bayrou. Peut-être est-il question d’attendre le discours de politique générale du (fraîchement) nouveau Premier ministre pour en tirer des conclusions.

C’est en effet lors du « DPG » que le chef du gouvernement détaille les grands chantiers prioritaires de son gouvernement, donnant ainsi la couleur de son mandat. Cette allocution, très attendue et très scrutée, peut toutefois prendre du temps.

Désigné le 5 septembre, Michel Barnier avait tenu son discours de politique générale quasi un mois plus tard, le 1ᵉʳ octobre.Reprendre les dossiers brûlants en suspens

Il est question de reprendre les dossiers laissés en suspens. Car, en conséquence de la censure du gouvernement et de la démission de Michel Barnier, le Parlement avait été contraint d’ajourner ses travaux en séance publique le 4 décembre dernier.

En première ligne de mire, l’urgence pour l’État de définir un budget pour 2025. Mercredi, un projet de « loi spéciale » a été présenté en Conseil des ministres afin de continuer à lever l’impôt et à emprunter pour faire fonctionner les services publics.

Il s’agit d’un texte temporaire, destiné à prendre le relais le temps qu’un (peut-être nouveau) « vrai » projet de loi de finances soit mis sur la table. À condition que tout le monde soit d’accord – ce que n’ont reflété ni le recours au 49.3 le 2 décembre, ni la motion de censure du NFP et du RN.