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“Tout s’est arrêté hier à 20h25”: le secteur immobilier déçu et inquiet après la censure du gouvernement

Écrit par sur décembre 5, 2024

Les acteurs de l’immobilier regrettent que plusieurs mesures en faveur du secteur, notamment l’élargissement du prêt à taux zéro, n’aient pas pu être adoptées.

“Un sentiment de grande déception”. Au lendemain de la censure du gouvernement, Pascal Boulanger, le président de la fédération des promoteurs immobiliers s’inquiète pour l’avenir du secteur.

Une déception d’autant plus grande que le représentant des promoteurs avait des espoirs pour la suite. “On avait très bien travaillé avec la ministre du Logement Valérie Létard et tout s’est arrêté hier à 20h25”, confie-t-il à BFM Business.

Plusieurs mesures à destination du secteur immobilier étaient prévues dans le projet de loi de finances, au premier rang desquelles l’élargissement du prêt à taux zéro dans le neuf à tout le territoire pour les appartements et les maisons.

“C’est une catastrophe pour nos entreprises qui sont en grande difficulté et pour les Français qui n’arrivent plus à se loger”, alerte Pascal Boulanger.

Selon lui, les promoteurs vont finir l’année 2024 avec environ 85.000 logements vendus, moitié moins qu’une année normale. “Et encore, cette année, on avait encore l’avantage fiscal du Pinel, qui s’arrête en 2025, qu’est-ce que ça va donner sans?”, s’interroge-t-il.

“Perdre quatre mois”

Les acteurs du BTP seront également fortement impactés si le secteur du neuf n’est pas relancé. Le président de la Fédération du bâtiment Olivier Salleron craint 300.000 emplois menacés dans la filière construction. Il s’inquiète aussi pour la rénovation énergétique, car le projet de loi de finances sécurisait les règles d’attribution de Maprimerénov’, une stabilité absolument nécessaire selon lui.

Le point de bascule s’approche violemment pour le logement en France comme pour les artisans et entrepreneurs du bâtiment”, prévient-il.

Parmi les mesures du PLF, une exonération de droits de donation était également prévue pour les enfants et petits-enfants pour l’achat d’un logement neuf. Mais le secteur du neuf ne sera pas le seul à souffrir puisqu’en immobilier, tout est en souvent affaire de réactions en chaîne.

Lorsque le neuf se porte mal, les acheteurs renoncent et restent dans leur logement ancien, ce qui bloque également le marché et ceux qui pourraient acheter dans l’ancien hésite et préfèrent continuer à louer, ce qui immobilise le marché de la location.

Du côté des agences immobilières, la déception est donc palpable. “Même si tout n’était pas parfait, nous avions une ligne directrice pour l’année 2025 avec des annonces encourageantes pour les primo-accédants”, regrette Brice Cardi, président du réseau l’Adresse.

Nous avons le sentiment que nous venons encore de perdre quatre mois à un moment où la reprise du marché reste fragile.

Il craint notamment que cette situation génère de l’attentisme du côté des acheteurs, qui ont besoin “de visibilité et de confiance en l’avenir pour se projeter sur un achat immobilier”.

Pas d’envolée des taux

Malgré l’instabilité qui règne, le secteur peut au moins s’appuyer sur une bonne nouvelle. La chute du gouvernement faisait craindre une réaction des marchés financiers et une hausse des taux d’emprunt d’État (qui auraient pu entraîner dans son sillage les taux de crédit). Mais elle n’a pas eu lieu: à ce jour le taux de l’0AT 10 ans reste inférieur à 3 %.

Et même s’il venait à augmenter, Sandrine Allonier, porte-parole du courtier Vousfinancer se montre confiante. Elle cite notamment la baisse des taux de la BCE, qui devrait se poursuivre en décembre, et la volonté forte des banques de prêter.

“Il est probable que l’impact sur les taux de crédit reste limité. Aucune banque n’a pour l’instant évoqué de remonter ses taux!”, assure-t-elle.

Parmi les acteurs du secteur, on espère que les réformes proposées seront reprises pour la prochain gouvernement. “Il va falloir rapidement reprendre les travaux en cours pour consolider la reprise du marché qui se dessine depuis la fin de l’été”, exhorte Brice Cardi. De son côté aussi, Pascal Boulanger plaide pour la nomination rapide d’une nouvelle tête à Matignon. “J’espère que ce n’est que reculer pour mieux sauter.”