Corée du Sud : le président proclame la loi martiale, le parlement s’y oppose
Écrit par Jonathan PIRIOU sur décembre 3, 2024
Le président déclare vouloir « protéger » le pays « de la menace des forces communistes nord-coréennes » et « éradiquer les abjectes forces antiétatiques pro-nord-coréennes ». L’Assemblée nationale a voté mercredi pour demander au président Yoon Suk Yeol de lever la loi martiale.La situation était confuse, mardi 3 décembre, à Séoul, en Corée du Sud. Dans un discours télévisé non annoncé tard dans la soirée, le président sud-coréen, Yoon Suk Yeol, a promulgué la loi martiale, affirmant que cette mesure était nécessaire pour protéger le pays.Toutes les activités politiques ont été interdites et les médias sont placés sous la surveillance du gouvernement, a déclaré le chef de l’armée Park An-su. Dans la foulée, l’armée a pris position autour de l’Assemblée nationale, le Gukhoe, parlement monocaméral de la Corée du Sud, dans lequel étaient retranchés près de 200 parlementaires. Le Parlement a voté le blocage de la loi martiale.
« Je déclare la loi martiale pour protéger la République de Corée libre de la menace des forces communistes nord-coréennes, pour éradiquer les abjectes forces antiétatiques pro-nord-coréennes qui mettent à sac la liberté et le bonheur de notre peuple, et pour protéger l’ordre constitutionnel libre », a déclaré Yoon Suk Yeol, au pouvoir depuis son élection en mars 2022.
« Sans se soucier des moyens de subsistance du peuple, le parti d’opposition a paralysé le gouvernement, à des fins de destitutions, d’enquêtes spéciales et pour protéger son leader de poursuites judiciaires », a lancé le président.
Il n’a cependant pas cité de menace spécifique de la part de la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, se concentrant plutôt sur ses adversaires politiques sur le plan intérieur. En rupture avec son prédécesseur Moon Jae-in, Yoon Suk Yeol a adopté une ligne plus dure avec la Corée du Nord, dotée de l’arme nucléaire, tout en améliorant les liens avec Washington.
- Activités politiques interdites, parlement sous scellés
- Concrètement, toutes les activités politiques ont été interdites et les médias sont placés sous la surveillance du gouvernement, comme l’a déclaré Park An-su, le chef de l’armée, dans un communiqué, cité par l’agence Yonhap. Selon ce communiqué, « toute personne violant la loi martiale peut être arrêtée sans mandat ».
- Des hélicoptères ont atterri sur le toit du parlement à Séoul, selon des images en direct diffusées par les chaînes de télévision, tandis que des centaines de manifestants affluaient vers le parlement, bouclé par l’armée.
- Le Parlement vote le blocage de la loi martiale
- Selon l’agence coréenne Yonhap, l’Assemblée nationale (le Gukhoe, parlement monocaméral de la Corée du Sud) a voté mercredi pour demander au président Yoon Suk Yeol de lever la loi martiale.
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- Selon la Constitution, la loi martiale doit être levée lorsqu’une majorité parlementaire le demande : sur les 300 membres du parlement, 190 étaient présents et tous ont voté en faveur d’une motion demandant la levée de la loi martiale.
- Woo Son-shik, président de l’Assemblée nationale, a déclaré que la déclaration de loi martiale du président Yoon était devenue « nulle et non avenue »
- Discussions budgétaires dans l’impasse
- L’intervention surprise du président coréen est intervenue alors que le Parti du pouvoir populaire (PPP) de M. Yoon continue de batailler avec le principal parti d’opposition, le Parti Démocrate, sur le projet de budget de l’année prochaine. Les députés de l’opposition ont approuvé la semaine dernière, à travers une commission, un programme budgétaire considérablement réduit.