Visage du cinéma français et lauréat de 3 César, l’acteur Niels Arestrup, 75 ans, est décédé ce matin chez lui, des suites d’une longue maladie, dans sa maison de Ville-d’Avray dans les Hauts-de-Seine
Écrit par Jonathan PIRIOU sur décembre 1, 2024
Visage du cinéma français et lauréat de 3 César, l’acteur Niels Arestrup, 75 ans, est décédé ce matin chez lui, des suites d’une longue maladie, dans sa maison de Ville-d’Avray dans les Hauts-de-Seine, annonce le site Pure People. “J’ai la douleur extrême de faire part du décès de mon époux, l’immense acteur Niels Arestrup, au terme d’un combat courageux contre la maladie. Il s’est éteint entouré de l’amour des siens”, a écrit dans un communiqué son épouse, Isabelle Le Nouvel.
Niels Arestrup est né le 8 février 1949 à Montreuil-sous-Bois, fils d’un ouvrier danois et d’une secrétaire bretonne, il grandit en région parisienne, à Bagnolet. Son prénom lui vaut d’être le premier français prénommé Niels enregistré sur les listes de l’Etat civil. A 20 ans, il décide de dépasser sa timidité et franchit la porte du cours d’art dramatique de Tania Balachova au théâtre de la Gaîté à Paris. Il fait ses premiers pas sur les planches dans la troupe de Jean Gillibert, alors directeur du festival de Châteauvallon.
En 1972, il joue dans Crime et châtiment de Dostoïevski, mis en scène par André Barsacq, et poursuit sa formation théâtrale avec les cours d’Andreas Voutsinas. Sa carrière théâtrale est marquée par de nombreux rôles du répertoire classique; en 1979 dans Platonov, d’Anton Tchekhov, mis en scène par Gabriel Garran, puis dans La Cerisaie adaptée par Peter Brook.
Durant la décennie 80, il collabore avec Andreas Voutsinas pour Fool for Love, puis avec Hans Peter Cloos qui met en scène Le Radeau de la Méduse de Harald Muller. Après Phèdre mis en scène par Jacques Weber (2002), il retrouve Hans Peter Cloos pour Quartett (2004).
En 1988, avec Pierre Pradinas, Maurice Bénichou et Alexandre del Perugia, il fonde l’Ecole du Passage, une école de théâtre ayant pour but de transmettre et d’approcher le jeu d’une façon différente. L’école est fermée en 1998 après dix années d’expérience. A la tête du Théâtre de La renaissance, l’expérience s’avère plus malheureuse pour Niels Arestrup qui souhaitait faire baisser le prix des places. Dix ans lui seront nécessaires pour éponger ses dettes.
Au cinéma, il apparaît pour la première fois en 1973 dans Miss O’Gynie et les hommes fleurs de Samy Pavel. Il hérite souvent de seconds rôles sombres, et collectionne les rôles de méchants (La Dérobade de Daniel Duval, Diesel de Robert Kramer, Les loups entre eux de José Giovanni, La Rumba de Roger Hanin).
Dans la décennie 80, les réalisateurs lui offrent dorénavant des rôles principaux (Le futur est une femme, Ville étrangère, La tentation de Vénus). Après une parenthèse pour se consacrer aux planches, l’acteur revient sur le grand écran en 2000 avec Le pique-nique de Lulu Kreutz de Didier Martiny et Parlez-moi d’amour de Judith Godrèche en 2002.
En 2006, son rôle dans De battre mon coeur s’est arrêté lui vaut le César du meilleur acteur dans un second rôle. Il réitère la performance, à nouveau dans un film de Jacques Audiard, Un Prophète, en 2010.
Entre temps, Niels Arestrup est passé derrière la caméra pour réaliser son premier long-métrage, Le Candidat, dans lequel il dirige Yvan Attal et Maurice Bénichou. Il enchaîne ensuite les rôles ; L’homme qui voulait vivre sa vie (2010), Je n’ai rien oublié (2011), A perdre la raison (2012) et Quai d’Orsay (2013) pour lequel il reçoit une nouvelle récompense, le César du meilleur acteur dans un second rôle en 2014.
En janvier 2015, il est nommé au César du meilleur acteur pour son rôle dans le film de Volker Schlondorff, Diplomatie.