Suppression d’un jour férié: après le lundi de Pentecôte, au tour du 11-Novembre?
Écrit par Jonathan PIRIOU sur novembre 11, 2024
Invité de la matinale de France Inter, Jean-François Copé , l’ancien ministre délégué au Budget a estimé qu’il n’était pas nécessaire de conserver le 11-Novembre comme jour férié afin de commémorer l’armistice de 1918.
Jean-François Copé relance le débat autour de la suppression d’un second jour férié. En ce jour de commémoration de l’Armistice du 11 novembre 1918, le maire de Meaux où se trouve un musée consacré à la Première Guerre mondiale était invité au micro de France Inter. Celui qui était ministre délégué au Budget sous le second mandat de Jacques Chirac s’est notamment exprimé sur la piste de la suppression d’un deuxième jour férié laquelle refait surface depuis quelques semaines, en plein débats législatifs sur le budget 2025.
“Il n’y a jamais de bon jour férié à supprimer, il n’y a jamais de bonnes économies, a-t-il souligné. On n’a pas besoin d’un jour férié pour commémorer le 11-Novembre, ou alors ça voudrait dire qu’on a 65 millions de Français au pied des monuments aux morts.”
Une telle mesure permettrait de générer environ 3 milliards d’euros de recettes dans les caisses de la Sécurité sociale d’après les projections du premier jour de solidarité instauré en 2004 le lundi de Pentecôte. Mais elle est bien loin de faire l’unanimité. Invité de France Bleu Lorraine Nord, le président général du Souvenir Français Serge Barcellini estime que “le 11-Novembre est intouchable”. “Je pense qu’on est incapable de retoucher à la journée fériée du 11-Novembre, qui est une journée fériée qui a été exigée par le monde ancien combattant en 1922”, ajoute-t-il, comparant le 11-Novembre au Memorial Day américain ou anglais.En revanche, le représentant du Souvenir Français considère que la journée fériée du 8-Mai est davantage susceptible de faire l’objet d’une suppression comme ce fut déjà le cas entre 1959 et 1981. “Le 8-Mai est une journée beaucoup plus complexe et on peut imaginer que certains vont penser à re-supprimer la journée fériée du 8-Mai”, indique-t-il tout en rappelant que la mise en place d’une telle mesure dès 2025 paraît improbable en raison du “80ème anniversaire de la victoire sur le nazisme” à venir.
Bercy ouvert à la discussion parlementaire
La semaine dernière, le ministre de l’Économie et des Finances Antoine Armand a confirmé dans Les Echos que l’abandon d’un deuxième jour férié était “une piste parmi d’autres” afin d’augmenter la durée du travail. Quelques jours auparavant, le patron de Bercy avait déjà jugé “la proposition très intéressante, à regarder de près”. De son côté, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin semble aussi ouvert à une discussion parlementaire sur cette mesure, jugeant, de manière générale, que travailler davantage pour participer à l’effort de redressement va “dans le bon sens”. “Cela fait partie des débats qu’on aura au Parlement”, avait-il déclaré sur TF1.
“Je pense que tout ce qui permet à notre pays de montrer qu’on peut travailler davantage pour participer à l’effort de redressement va dans le bon sens.”
Fin septembre, un rapport du Sénat recommandait de “reconstruire” le modèle des Ehpad en créant notamment une deuxième journée de solidarité “qui pourrait se traduire par la suppression d’un jour férié” avec à la clé “2,4 milliards d’euros de recettes supplémentaires.”