C’est le jour d’Halloween : citrouilles, déguisements, bonbons… d’où vient cette fête et comment s’est-elle implantée en France ?
Écrit par Jonathan PIRIOU sur octobre 31, 2024
Ce jeudi 31 octobre, c’est Halloween : née d’un culte celtique millénaire cette fête arrivée en France des États-Unis à la fin du XXe siècle, célébrait à l’origine la nuit des morts et l’entrée dans la nouvelle annéeL’histoire d’Halloween, comme celle de toutes les fêtes religieuses chrétiennes, est marquée par une appropriation culturelle : issue de l’expression anglaise “All Hallows Eve” (qui signifie “la veille de la Toussaint”), elle trouve son origine dans une ancienne fête païenne irlandaise, rapporte Sud Ouest.Un passage entre le monde des vivants et celui des mortsL’Église l’a instaurée pour christianiser la fête de Samain, célébrée le 31 octobre par les Celtes, qui considéraient cette nuit comme un moment de passage entre le monde des vivants et celui des morts. Avec le temps, Halloween s’est transformée, notamment aux États-Unis où, dès le XIXe siècle, elle s’est popularisée avec les migrants irlandais.Une des traditions les plus symboliques d’Halloween est celle des lanternes façonnées à partir de légumes creusés, comme des citrouilles, rutabagas ou betteraves, illuminés de l’intérieur par une bougie. Ce rituel trouve ses racines dans un conte irlandais médiéval : celui d’un ivrogne nommé Jack, condamné à errer entre le paradis et l’enfer avec seulement une lanterne faite d’un navet éclairé pour guider sa route.Ce folklore irlandais a traversé l’Atlantique au XIXe siècle avec les migrations massives d’Irlandais fuyant la Grande famine, introduisant aux États-Unis des histoires, des traditions et la fête d’Halloween, qui s’est développée pour devenir une grande célébration nationale. Dans les années 1920, elle prend la forme que l’on connaît aujourd’hui avec les enfants déguisés allant de porte en porte pour réclamer des friandises, en prononçant la fameuse formule “Trick or Treat” (littéralement “Farce ou friandise”).Et en France ?En France, Halloween s’est implantée en 1997, portée par des entreprises américaines comme Disneyland, Coca-Cola et McDonald’s, qui ont encouragé son adoption à travers une communication ludique et festive. Bien que cette fête anglo-saxonne ait connu un succès auprès des enfants et adolescents, elle n’a jamais réellement pris racine dans la culture française, où le 1er novembre, jour de la Toussaint, reste consacré aux souvenirs et aux hommages pour les défunts.Avant l’arrivée d’Halloween, la nuit du 1er au 2 novembre était marquée par des superstitions : sous l’Ancien Régime, les cloches des églises sonnaient pour aider les âmes errantes à retrouver le chemin de leur village. Dans certains villages, on allumait une bougie toute la nuit pour honorer les morts, et un sonneur parcourait les rues en chantant : “Éveillez-vous, gens qui dormez. Et priez pour les trépassés.”Halloween, malgré ses origines celtiques qui pourraient lui conférer une légitimité en France, conserve une image principalement commerciale, éloignée des coutumes locales plus solennelles du 1er novembre. Elle reste en France une fête jeune, rattachée à l’influence américaine et limitée à une soirée festive. Pourtant, dans certaines régions comme la Bretagne et l’Alsace, on retrouve des traditions proches, comme l’usage de betteraves sculptées pour célébrer les défunts au XIXe siècle