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Le Quai d’Orsay recommande aux Français de « s’abstenir impérativement » de se rendre en Iran, en Israël et au Liban

Écrit par sur avril 12, 2024

Depuis la destruction du consulat iranien à Damas, dans une frappe attribuée à l’aviation israélienne, et dans le contexte de la guerre en Israël et le Hamas, la situation au Proche-Orient se dégrade.

Les menaces de représailles de l’Iran contre Israël, à la suite d’une frappe meurtrière contre le consulat iranien à Damas, en Syrie, font monter la tension au Proche-Orient. Dans ce contexte, le ministère des affaires étrangères français « recommande aux ressortissants français de s’abstenir impérativement de se rendre en Iran, au Liban, en Israël et dans les territoires palestiniens », a fait savoir le Quai d’Orsay, vendredi 12 avril.

Signe concret de la dégradation de la situation dans la région, le ministère a également demandé le « retour des familles des agents diplomatiques de Téhéran » ainsi que l’interdiction des missions de fonctionnaires français dans ces pays. Quant à la situation en mer Rouge, où les rebelles houthistes ont mené des dizaines d’attaques depuis novembre, « la France poursuivra son engagement pour garantir la sûreté maritime et la liberté de navigation, conformément au droit international », assure le Quai d’Orsay.Jeudi, les Etats-Unis avaient annoncé qu’ils restreignaient les mouvements en Israël des membres de leur personnel diplomatique et de leurs familles. Un général américain chargé du Moyen-Orient, Michael Erik Kurilla, se trouve actuellement en Israël pour discuter avec les dirigeants militaires du pays des « menaces sécuritaires dans la région », a fait savoir le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder. Selon lui, cette visite, prévue avant les menaces iraniennes, a été avancée « en raison des récents développements ». La compagnie aérienne allemande Lufthansa a, par ailleurs, annoncé qu’elle prolongeait la suspension de ses vols en partance et en direction de Téhéran, « probablement jusqu’à samedi [inclus] », en raison de ces tensions.Le 1er avril, des frappes attribuées à l’aviation israélienne ont détruit le consulat iranien à Damas et ont fait seize morts, dont sept membres du corps des gardiens de la révolution, l’armée idéologique de la République islamique, selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme. Après des entretiens téléphoniques avec ses homologues allemand, australien et britannique, le chef de la diplomatie iranienne, Hossein Amir Abdollahian, a évoqué la « nécessité » pour Téhéran de répondre à ces frappes, tout en cherchant à « éviter les tensions ».Le ministre israélien des affaires étrangères, Israël Katz, a répliqué sur son compte X, y déclarant : « Si l’Iran mène une attaque depuis son territoire, Israël répondra et attaquera l’Iran. » « Nous sommes en pleine guerre à Gaza, qui continue à plein régime (…), mais nous nous préparons aussi à faire face à des défis sur d’autres théâtres » d’opérations, a prévenu jeudi le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou.

La Maison Blanche a précisé jeudi avoir « mis en garde » l’Iran, tandis que le secrétaire d’Etat, Antony Blinken, s’est entretenu par téléphone avec ses homologues chinois, turc et saoudien, les appelant à faire pression sur Téhéran contre toute attaque visant Israël, selon le département d’Etat.

« Comme je l’ai dit au premier ministre Nétanyahou, notre engagement pour la sécurité d’Israël face à ces menaces de l’Iran et de ses alliés est inébranlable, a par ailleurs déclaré cette semaine le président américain, Joe Biden, avant d’insister : Je répète : inébranlable. Nous ferons tout ce que nous pourrons pour protéger la sécurité d’Israël. » La Russie et l’Allemagne ont appelé, de leur côté, à la « retenue », afin d’éviter une escalade au Proche-Orient.

Les discussions pour une trêve à Gaza patinent

Cette potentielle réplique de l’Iran aux frappes israéliennes contre son consulat survient alors que les discussions diplomatiques autour d’une trêve entre Israël et le Hamas n’ont pas permis jusqu’à présent de parvenir à un compromis. Jeudi, Israël a accusé le Hamas de « tourner le dos » à une « offre très raisonnable ».