Attaque du commissariat de La Courneuve : Laurent Nuñez tance «l’extrême gauche qui incite à l’émeute»
Écrit par Jonathan PIRIOU sur mars 18, 2024
Le préfet de police de Paris s’est rendu, ce lundi, au commissariat de La Courneuve (Seine-Saint-Denis), ciblé dimanche soir par des tirs de mortiers. Un «très gros dispositif» pour sécuriser la commune a été mis en place.
Hier soir, force est restée à la loi», a déclaré ce lundi le préfet de police de Paris, en visite au commissariat de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) attaqué dimanche 17 mars «par une cinquantaine d’assaillants». Vers 22h50, le bâtiment a été la cible de tirs de mortiers d’artifice, de projectiles et de cocktails Molotov. «Les faits ont duré quinze minutes et le calme est revenu à 23h30 dans la Courneuve et les cités environnantes», a ajouté Laurent Nuñez.
Neuf personnes ont été interpellées et placées en garde à vue – sept majeurs, âgés de 18 à 21 ans, et deux mineurs, a-t-il précisé sur BFMTV. Le procureur de la République a saisi la Sûreté territoriale du département de Seine-Saint-Denis et «des investigations ont été lancées». Deux fonctionnaires de police ont été légèrement blessés, a ajouté le préfet de police.
D’autres interpellations» à venir, annonce Darmanin
Si le calme est revenu, Laurent Nuñez a annoncé la mise en place d’un «très gros dispositif» pour sécuriser la commune séquano-dionysienne. «Nous allons sécuriser le commissariat et la ville dans les heures et les jours qui viennent. D’ores et déjà, un escadron de gendarmerie mobile est présent. Il sera relevé par deux unités mobiles des compagnies républicaines de sécurité», a-t-il détaillé. «Il y aura beaucoup de policiers et de gendarmes à La Courneuve et dans d’autres territoires», a ajouté en début d’après-midi le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, qui a précisé que «d’autres interpellations» auront lieu.
«On ne peut admettre qu’on s’attaque à des hommes et femmes, quel que soit le symbole qu’ils représentent. Ils ne peuvent être les boucs émissaires des dysfonctionnements d’une société. Que la police prenne des mesures de précaution me semble légitime pour éviter des débordements incontrôlables», a soutenu ce lundi en conférence de presse Gilles Poux, maire de La Courneuve. L’édile communiste appelle par ailleurs la police à «avoir l’intelligence d’être dans une mesure de pondération» afin de «créer les conditions de l’apaisement».
Le préfet de police s’est enfin indigné des «réactions de l’extrême gauche qui incitent à l’émeute». «Joli feu d’artifice ce soir devant le commissariat de La Courneuve, a par exemple écrit Sur X le syndicaliste et ex-candidat NPA à l’élection présidentielle Philippe Poutou. Soutien à une colère légitime après qu’un jeune ait encore été tué par la police.»
Une attaque «manifestement» liée au décès de Wanys R.
L’attaque du commissariat ferait «manifestement» suite au décès du jeune, Wanys R., 18 ans, mort à scooter mercredi 13 mars dans une course-poursuite à Aubervilliers (Seine-Saint-Denis), a confirmé l’ancien directeur général de la sécurité intérieure (DGSI).
En début de soirée mercredi, un scooter monté par deux jeunes hommes avait été poursuivi par la police après un refus de contrôle. Quelques instants plus tard, dans une avenue de la ville, le deux-roues avait été heurté par un véhicule d’une brigade anticriminalité (BAC) appelé en renfort, qui arrivait en sens inverse. Originaire de La Courneuve, ce jeune homme était, selon nos informations, très défavorablement connu des services de police et sortait de prison. Lors de sa prise de parole, le maire Gilles Poux a réclamé que «toute la lumière sur ce qui a conduit à l’irréparable» soit faite.