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ARNAQUE”: SUR AMAZON, LES FAUX LIVRES ÉCRITS PAR INTELLIGENCE ARTIFICIELLE PEUVENT VOUS COÛTER CHER

Écrit par sur décembre 20, 2023

Sur Amazon, les clients peuvent parfois payer au prix fort des ouvrages sans la moindre valeur littéraire. Certains auteurs, totalement inconnus, cumulent des milliers de livres, sur des centaines de thèmes.

“Faux livres, faux auteurs, vraie arnaque”. Comme un appel au secours, Ulrich Genisson tente d’alerter sur un problème devenu récurrent sur la plateforme Amazon: la publication d’une pléthore de “faux ouvrages” générés par l’intelligence artificielle.

Cet expert de la diète cétogène (un régime alimentaire à très basse teneur en glucides compensé par un renfort de lipides, ndlr), qui a transmué sa passion en ouvrage, a fait de ce problème, son combat.

Les deux livres que j’ai coécrits avec ma femme sont, respectivement, premier et deuxième dans leur catégorie en France. Mais si vous prenez les six livres suggérés par Amazon sous les nôtres, ils n’ont été écrits par personne”, a-t-il déclaré à BFMTV.

L’auteur, avec un brin d’humour, prend l’exemple d’un certain Allan Trevor. “Cet auteur écrit sur tout et n’importe quoi, dans toutes les langues”.

Ovnis, poulet et cannabis

Une fois sur la page Amazon de cet auteur, le constat est sans appel. Hypnose, régime alimentaire, ovnis, bible stoïcienne, élevage de poulets. Tous les sujets sont abordés par Allan Trevor, qui a publié pas moins de 1.418 titres. Parmi les plus onéreux, certains sont vendus plus de 20 euros, comme un livre, en Français, dédié à la culture du cannabis, pourtant illégale dans l’Hexagone. Selon les commentaires, il est vendu depuis plus d’un an.

Cette profusion de faux livres est notamment permise par un outil baptisé Kindle Direct Publishing. Il permet à n’importe qui d’éditer des livres, sans aucun contrôle ni relecture. Amazon se charge alors de les imprimer, puis de les commercialiser, au format papier comme numérique. Le géant américain peut également verser une redevance pour les auteurs qui lui permettent d’intégrer leurs livres à son abonnement Kindle illimité.

En plus de cette activité d’éditeur, Amazon propose de faire la promotion des livres sur sa propre plateforme, faisant alors de ses auteurs ses annonceurs. L’entreprise est alors rémunérée pour mettre en avant un livre. Face à cette profusion de faux livres vendus à prix parfois élevé, certains escrocs de la littérature peuvent être tentés d’acheter de la publicité pour légitimer les écrits de leur IA.

De son côté, Ulrich Genisson déplore aussi une stratégie de “recyclage” des ouvrages. “Un faux auteur peut publier un faux ouvrage et ajouter des centaines d’avis positifs sur ce dernier. Mais après arrivent les vrais avis, des vrais clients déçus. La note du livre se dégrade et à partir d’un certain seuil, le livre est retiré de la vente sur la plateforme. Avant d’être republié sous un autre nom et une autre couverture.”

Ces livres générés par IA ont récemment été qualifiés “de contenus parasitaires obtenus par digestion d’œuvres protégées” par Renaud Lefebvre, directeur général du Syndicat national de l’édition, auprès du Monde.

Trois livres publiés par jour, au maximum

Amazon, de son côté, se défend en assurant ne pas avoir “constaté de pic du nombre de publications en raison de la plus grande disponibilité des outils d’IA générative”. “Nos règles relatives au contenu Kindle Direct Publishing exigent que les auteurs et les éditeurs nous informent de façon exacte si leur contenu a été généré par intelligence artificielle”, a indiqué un porte-parole d’Amazon à Tech&Co.

“Nous n’autorisons pas le contenu généré par intelligence artificielle contrevenant à nos règles relatives au contenu, ce qui comprend notamment le contenu qui