Paris : ce que l’on sait de la mort d’un piéton percuté par une moto de la Brav-M
Écrit par Jonathan PIRIOU sur décembre 18, 2023
L’unité de police controversée est une nouvelle fois pointée du doigt. Une enquête a été ouverte à Paris après la mort mi-décembre d’un homme percuté par une moto de la Brigade de répression de l’action violente motorisées (Brav-M), afin de “déterminer les circonstances” de ce décès, a déclaré dimanche 17 décembre le parquet de Paris, confirmant une information de Mediapart.
Elle a été confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) et au service de traitement judiciaire des accidents et fait suite à “un accident mortel impliquant une moto de la Brav-M et un piéton qui traversait”, dans le 19e arrondissement de la capitale, détaille le parquet. Voici ce que l’on sait de cet accident.
Le policier “essayait d’éviter un véhicule tiers”
L’accident a eu lieu “le 12 décembre vers 16 heures”, avenue de Flandre, dans le 19e arrondissement, affirme le parquet de Paris contacté par franceinfo lundi. Une équipe de la Brav-M circulait alors “en colonne” et était appelée en renfort dans un quartier parisien, précise de son côté la préfecture de police.
Une des motos a “percuté un piéton qui traversait l’avenue”, alors que le feu était “vert pour les piétons”, relate le parquet. La préfecture ajoute que le policier qui conduisait la moto “essayait d’éviter un véhicule tiers”.
L’alcootest du motard négatif
“L’état de la victime, un riverain né en 1939, s’est rapidement dégradé et elle est décédée à l’hôpital le lendemain”, explique le parquet, qui a alors décidé d’ouvrir une enquête pour “homicide involontaire par conducteur”.
D’après les premiers éléments de l’enquête, révélés par Mediapart, “l’alcootest du motard s’est révélé négatif, mais la saisine tardive de la justice, seulement après le décès du piéton, empêche des analyses sanguines complémentaires”.
Plusieurs enquêtes lancées après des violences sur des manifestants
Les brigades franciliennes de la Brav-M, composées de binômes circulant à moto, ont été déployées pour la première fois au printemps 2019, lors du mouvement des “gilets jaunes”. Elles ont pour mission d’intervenir rapidement, pour disperser des groupes jugés violents. “Il fallait une unité plus flexible, plus facile à déployer”, rappelait en avril Mathieu Zagrodzki, spécialiste des questions de sécurité, à franceinfo. En dehors des manifestations, “la Brav-M tourne au quotidien dans Paris et en petite couronne : ils font des patrouilles, des opérations antidrogue dans des zones sensibles”, précisait le chercheur.
Leurs effectifs sont régulièrement pointés du doigt. En mars dernier, l’IGPN a ainsi été saisie par le parquet de Paris après la diffusion sur les réseaux sociaux d’une vidéo montrant un policier de la Brav-M asséner un coup de poing à un manifestant. Une autre enquête a également été confiée à la “police des polices” après la diffusion d’un enregistrement, dans lequel des policiers de la Brav-M tenaient des propos injurieux et menaçants contre des personnes interpellées lors d’une manifestation spontanée. Depuis, trois agents mis en cause dans cet enregistrement ont été renvoyés en conseil de discipline et quatre autres ont été sanctionnés d’un avertissement. Le démantèlement de cette unité a été réclamé par des pétitions citoyennes et par plusieurs députés de La France insoumise (LFI).